À en croire un récent diagnostic de l’Agence régionale de santé (ARS), repris lors du conseil municipal de ce lundi 3 novembre par l’adjoint à la maire Jeanne Barseghian en charge de la santé, Alexandre Feltz, « là où il y a des Maisons urbaines de santé, les déserts médicaux régressent ».

Ça tombe bien, Strasbourg en compte déjà cinq en activité dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville : au Neuhof, à Hautepierre, à la Cité de l’Ill, à la Meinau-Canardière et à l’Elsau. Trois autres sont en cours de développement : au Port du Rhin, à Koenigshoffen et dans le quartier Gare-Laiterie. S’ajoute à cela un projet à l’étude à Cronenbourg.

Dans ce contexte, les élus ont voté, à l’unanimité, une enveloppe de 148 760 euros (somme ventilée entre une subvention d’investissement de 100 000 euros dédiée au projet de Koenigshoffen et 48 760 euros de subventions de fonctionnement) pour les cinq MUS existantes. La délibération réaffirme aussi – surtout – le soutien de la Ville à ces structures « qui jouent un rôle clef dans la réduction des inégalités territoriales de santé et dans l’offre de santé de proximité », insiste Alexandre Feltz.

Un recul de la CEA  ?

Ce, alors même que la Collectivité européenne d’Alsace, jusqu’ici partie prenante du dispositif, « pourrait ne plus s’engager à l’avenir », croit-il savoir. Une perspective délétère, qui menacerait tant « l’équité territoriale » (les premières MUS ayant bénéficié de subventions de la CEA) que l’accès aux soins pour tous et les projets en cours.

« C’est un sujet difficile », reconnaît l’élu d’opposition et conseiller à la CEA Jean-Philippe Maurer (LR), qui avance des arbitrages budgétaires à l’heure où « les dépenses sociales augmentent constamment ». Il se dit néanmoins « très attaché aux MUS, dont [il] voit bien la nécessité absolue dans les QPV », et promet de s’en faire l’avocat auprès de l’exécutif de la CEA.