Les femmes n’auraient pas besoin de faire autant de sport que les hommes pour en tirer les mêmes bénéfices santé. C’est ce que révèle une étude récemment publiée dans la revue Nature Cardiovascular Research, et relayée par nos confrères de TF1 Info mardi. Cette grande étude menée au Royaume-Uni montre qu’en faisant deux fois moins de sport, elles tirent les mêmes avantages que les hommes, notamment sur le cœur.
« Les chercheurs ont trouvé que pour diminuer de 30 % le risque de maladie coronarienne, les femmes devaient pratiquer 4 h 10 d’activité physique par semaine alors que les hommes 8 h 50, soit le double », explique le docteur Vincent Valinducq sur TF1. Pour arriver à cette conclusion, ils ont suivi plus de 80.000 adultes sans antécédent cardiaque pendant environ 7 à 8 ans. Ils ont aussi observé plus de 5.000 personnes déjà atteintes d’une maladie coronarienne pour identifier l’impact de l’activité physique sur la morbidité.
Pourquoi ?
Les scientifiques ont comparé différents niveaux d’activité : peu actif, actif selon les recommandations (150 minutes par semaine), ou très actif. Dans le détail, les femmes sans problème cardiaque qui bougeaient 150 minutes par semaine (soit le minimum recommandé) réduisaient le risque de maladie du cœur d’environ 22 %. Pour le même niveau d’activité, chez les hommes, la baisse était d’environ 17 %.
Plus impressionnant, chez les personnes déjà atteintes de maladie coronarienne, le fait d’être actif réduisait le risque de décès de 70 % chez les femmes, contre 19 % chez les hommes. Pour les chercheurs, il est difficile de donner les raisons exactes de ces différences entre les sexes. Les hormones des femmes pourraient jouer un rôle. Les œstrogènes ont des effets positifs sur les vaisseaux sanguins et la régulation du cholestérol.
Le type de muscles pourrait aussi faire la différence. Comme l’explique le docteur Vincent Valinducq, les femmes ont « un type de fibre musculaire, le type 1, qui est majoritaire, et qui est prédominant par rapport à celui chez les hommes ». Il a une activité oxydante plus forte et diminue la graisse. Il apparaît également que « les femmes vont avoir plus tendance à avoir un peu moins de graisse viscérale au niveau du ventre contrairement à celle des hommes », selon le médecin. Et la graisse viscérale est un facteur qui aggrave les risques cardiaques.