Assiste-t-on à un retour du bénévolat régulier hebdomadaire, si essentiel au bon fonctionnement des associations ? C’est en tout cas ce que montrent les derniers chiffres de Recherches & Solidarités, un réseau d’experts de la solidarité, qui publie tous les ans un baromètre sur le bénévolat (*). Depuis les années 2010, on assistait à une baisse du bénévolat régulier au profit du développement d’un engagement ponctuel, notamment dû à l’augmentation du nombre de jeunes bénévoles et au repli des seniors. « La crise du Covid avait accéléré le désengagement des plus âgés, car ils étaient souvent davantage confinés que les autres. Certains ne sont jamais revenus dans leur association », explique Cécile Bazin, déléguée générale de Recherches et Solidarités.

En 2025, 13 millions de Français se déclarent bénévoles dans une association et la courbe des bénévoles réguliers est repartie à la hausse. Ils étaient 9 % en 2024, ils sont désormais 11 %, soit un peu plus de 5 millions de personnes. « La tendance devra être confirmée dans les prochaines années, mais c’est une vraie lueur d’espoir, car les personnes qui s’engagent toutes les semaines sont la colonne vertébrale des associations », se réjouit Cécile Bazin. Parmi les personnes qui donnent du temps toutes les semaines, la plus forte progression s’observe chez les seniors, qui restent la tranche d’âge la plus engagée dans des associations, la retraite leur offrant davantage de temps à consacrer au bénévolat.

Accueillir différemment les bénévoles

L’un des explications à ce regain du bénévolat régulier est à chercher du côté des actions mises en place par les associations. « Beaucoup de structures ont pris conscience qu’il fallait accueillir différemment les bénévoles, en ayant des équipes dédiées à leur intégration, en diversifiant leurs missions, en leur donnant des responsabilités progressives, adaptées au profil, aux disponibilités et aux envies de chacun. Se sentant bien accueillis et encouragés, les bénévoles donnent naturellement plus de temps. C’est bénéfique pour tout le monde », observe Cécile Bazin.

Pour augmenter encore leur vivier de bénévoles réguliers, les associations ont tout intérêt à « s’ouvrir aux moins diplômés », poursuit Cécile Bazin. Car une « fracture » existe entre les plus diplômés (au moins Bac + 2), qui sont 57 % à se déclarer adhérent à une association, et les moins diplômés, qui ne sont que 32 %. « Il y a des freins culturels, mais également des freins économiques à cause du coût de l’adhésion. Or, quand les moins diplômés s’engagent, ils sont les plus nombreux à devenir bénévoles réguliers et ont en retour tout à gagner à faire partie d’une association », conclut Cécile Bazin.

(*) « La France bénévole 2025 » de Recherches & Solidarités et Coalta Formation, réalisée à partir d’une enquête confiée à l’Ifop, conduite début 2025 auprès de 4 646 personnes de 15 ans et plus, et complétée par plus de 20 000 témoignages de bénévoles dans le cadre du baromètre d’opinion des bénévoles de Recherches & Solidarités.