La Belgique menacée ? Le Premier ministre Bart De Wever devait réunir ce jeudi 6 novembre en urgence un conseil national de sécurité, après de nouveaux signalements de drones aux abords de grands aéroports qui ont entraîné la fermeture de l’espace aérien dans la nuit de mardi à mercredi. Derrière ces incidents à répétition, la piste de l’espionnage ou de l’ingérence n’est pas exclue. D’autant que la multiplication de survols de drones jugés suspects au-dessus de lieux et d’infrastructures sensibles a concerné ces dernières semaines d’autres pays européens, comme le Danemark, l’Allemagne ou la Norvège.

Si les regards peuvent se tourner vers le Kremlin et Moscou, la Russie assure ne pas être derrière ces drones dans l’espace aérien belge.

« Il est regrettable de constater que la vague de spéculations en Europe, notamment en Belgique, continue de s’intensifier », déplore l’ambassade russe à Bruxelles, rapporte l’agence Tass.

« Discours incendiaires » et « diplomatie du mégaphone »

« Nous affirmons que la Fédération de Russie n’est en aucun cas impliquée dans des opérations de drones dans l’espace aérien belge. Nous n’avons aucun intérêt à mener de telles activités », poursuit l’ambassade de Russie en Belgique.

« En toutes circonstances, la seule réponse appropriée dans de tels cas devrait être un dialogue professionnel entre les agences », conclut cette source, qui déplore des « discours incendiaires » et une « diplomatie du mégaphone ».

L’Allemagne, l’un des principaux soutiens à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, ainsi que le Danemark, ont mis en cause Moscou pour l’augmentation de l’activité de drones au-dessus de leurs infrastructures critiques.

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Mercredi, la ville de Hambourg a annoncé que les régions allemandes riveraines des mers Baltique et du Nord voulaient travailler à une défense antidrones commune. Une rencontre à huis clos des responsables des régions concernées (Hambourg, Brême, Schleswig-Holstein, Basse-Saxe, Mecklembourg-Poméranie occidentale), de l’armée, de la police et d’experts est prévue vendredi dans la grande cité portuaire du nord du pays, expliquait l’AFP.

En Belgique, le trafic aérien a dû être interrompu au-dessus du pays à deux reprises mardi soir, vers 20 heures puis de nouveau à 22 heures, après deux signalements successifs de drones aux abords des aéroports de Bruxelles-Zaventem, le premier de Belgique, et de Liège.

Le média flamand HLN a également rapporté que la base militaire de Kleine-Brogel (nord-est), réputée abriter des armes nucléaires américaines pour le compte de l’Otan, et qui avait déjà été survolée à trois reprises le week-end dernier, l’avait de nouveau été mercredi.