Le sélectionneur des Bleus a justifié ce jeudi sa composition d’équipe. Et tressé des louanges aux Springboks.

Pourquoi avoir préféré Mickaël Guillard  à Grégory Alldritt au centre de la troisième ligne ?
Fabien Galthié : Le niveau de performance du moment. «Mika» est entré avec nous depuis un peu plus d’une saison. Il a été performant en 5, en 8, il a des habiletés et un potentiel qu’on veut développer. On veut aussi créer de l’émulation à tous les postes. Grégory est dans le groupe. Il a énormément joué pendant quatre ans. Il faut trouver des rotations pour envisager… Et permettre aux joueurs de se régénérer. On est dans une vision d’ensemble.

Le choix de Gaël Fickou comme capitaine a été facile à prendre ?
C’est un choix logique. Il fait partie des joueurs qui sont avec nous depuis sept saisons. Il est en forme, un niveau de forme qu’il a rarement eu avec nous. Il a réussi à trouver de l’espace pour se régénérer. C’est cohérent de le nommer capitaine.

XV de France : pourquoi Grégory Alldritt n’affrontera pas l’Afrique du Sud


Passer la publicité

Le Toulousain Guillaume Cramont est le seul novice sur la feuille de match. Un mot sur lui ?
Il a profité, pendant quatre ans, d’être le numéro 3 derrière Peato Mauvaka et Julien Marchand au Stade Toulousain, s’est développé dans l’ombre de ces deux joueurs en équipe de France. Il a profité de tous les doublons, de tous les moments donnés par Ugo Mola, pour engranger 91 feuilles de match. Il s’est construit avec intelligence et stratégie. C’est un exemple par son parcours et sa capacité à enchaîner les saisons.

C’est vexatoire de remettre en question nos deux piliers avec des critères qui minimisent leur présence. Ce sont les meilleurs du moment. Et ils ont hâte d’être au Stade de France pour montrer ce qu’ils sont capables de faire

Vous alignez deux piliers à l’expérience limitée (2 sélections chacun), une charnière inédite. Peu importe le résultat, l’avenir prime ?
Les deux… Mais c’est vexatoire de remettre en question nos deux piliers avec des critères qui minimisent leur présence. Ce sont les meilleurs piliers du moment. Et ils ont hâte d’être au Stade de France pour montrer ce qu’ils sont capables de faire. Tous sont fiers de relever ce grand et beau rendez-vous de samedi soir. Ce défi immense.

Que pensez-vous de cette équipe d’Afrique du Sud ?
Pour moi c’est la meilleure équipe au monde. La meilleure au monde qui ait jamais existé, même. Ils sont sur une phase de développement croissante. Ils sont doubles champions du monde en titre, viennent de remporter le Rugby Championship pour la deuxième année consécutive. Ils sont en capacité de sortir de nouveaux joueurs, de développer leur réservoir par leur organisation. Ils sont ensemble depuis juin. Ils ont déjà joué dix matchs. Et leur vision les amène à 2027. C’est une équipe d’Afrique du Sud encore plus forte que les précédentes qu’on a affrontée.

Et de votre homologue, Rassie Erasmus  ?
Rassie Erasmus est un très grand manager puisqu’il a mené deux fois son équipe au titre mondial et qu’il a mis en place toute une organisation pour continuer à développer les performances son équipe nationale. Après, on est sur de la com et, éventuellement, de la polémique. Il n’y a aucun espionnage. Il y a des précautions à prendre dans la préparation et dans l’approche stratégique comme avant tout test-match.

L’Afrique du Sud, c’est quinze chasseurs sur le terrain. Ils sont en chasse au sol et ils sont en chasse en l’air. (…) Dès lors, comment nous mettre en capacité de ne plus être des chassés mais de devenir des chasseurs ?

Qu’allez-vous dire à vos joueurs qui vont affronter l’Afrique du Sud pour la première fois ?
Et ils sont nombreux… La France n’a battu les Springboks qu’une fois sur les quinze dernières années (1 victoire en 9 matchs, en novembre 2022 à Marseille, NDLR). C’est le défi rugbystique le plus difficile du moment. Sans conteste possible, on n’a jamais affronté depuis sept ans une équipe aussi forte.


Passer la publicité

Que reste-t-il de l’élimination de 2023  ?
Un vécu d’une richesse incroyable qui nous amène à progresser. Nous sommes tournés vers le futur, mais le passé le nourrit. Il faut parfois regarder derrière pour aller de l’avant… Une expérience formidable, sur le fond et sur la forme, à traverser, qui construit et fait avancer sur les deux années à venir. Il reste 20 matchs à jouer d’ici la préparation de la Coupe du monde en Australie.

Pensez-vous que votre équipe a progressé sur jeu haut au pied depuis deux ans ?
On verra samedi… On doit travailler vite pour mettre en place une stratégie défensive mais aussi offensive. L’Afrique du Sud, c’est quinze chasseurs sur le terrain. Ils sont en chasse au sol et ils sont en chasse en l’air. Et c’est très bien fait. Leur stratégie est très claire. Dès lors, comment nous mettre en capacité de ne plus être des chassés mais de devenir des chasseurs. L’enjeu est là. Est-ce qu’on va y arriver ? À l’entraînement, on a progressé. Mais un match, c’est autre chose…

Propos recueillis en conférence de presse