Des responsables américains avaient affirmé que Donald Trump se préparait à envoyer des drones et des troupes sur le sol mexicain pour lutter contre le trafic de drogue.
Vers une incursion de l’armée américaine au Mexique ? Depuis quelques mois déjà, le président des États-Unis, Donald Trump, menace d’envoyer ses troupes dans ce pays frontalier pour y combattre les puissants cartels de drogue. Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a démenti qu’une intervention militaire menée par les États-Unis était prévue, rapporte The Guardian , affirmant n’avoir eu «aucune information» de la part de son homologue américain.
Claudia Sheinbaum, qui assure qu’une telle opération «n’arrivera pas», semble contredire les propos rapportés lundi, lors d’un reportage de NBC News, de quatre responsables américains qui assurent que l’administration américaine prépare «des troupes et des agents de renseignements» pour lutter contre le trafic de drogue. Si ces derniers affirment que les entraînements auraient déjà commencé, une opération terrestre sur le sol mexicain n’est pas «imminente», bien qu’«aucune décision définitive» n’ait été décidée.
La présidente mexicaine, qui a rappelé avoir rejeté à de nombreuses reprises les propositions faites par Donald Trump qui voulait envoyer des troupes américaines au Mexique, réaffirme la souveraineté et la liberté politique dont jouit son pays : «Nous sommes opposés à toute forme d’ingérence ou d’interventionnisme».
Une mission secrète
Une bonne partie des troupes qui pourraient être déployées au Mexique en cas d’incursion militaire appartiendrait au Commandement des opérations spéciales interarmées, une structure militaire déployée à l’étranger lorsque les intérêts américains sont en jeu. Dans le cadre des opérations antiterroristes au Mexique, les responsables affirment que le commandement serait placé sous l’autorité des «services de renseignement américains», accompagnés par des «agents de la CIA».
Toujours selon les responsables, en cas d’application, la mission serait tenue secrète pour éviter toute divulgation d’information. Ils estiment que si une telle opération devait avoir lieu, des drones cibleraient les «laboratoires de drogue» ainsi que les «membres et chefs du cartel».
Une guerre contre le narcotrafic
Depuis son retour à la Maison-Blanche au début de l’année, Donald Trump a fait de la lutte contre le narcotrafic l’une de ses priorités. En février, le milliardaire a voulu entamer une guerre aux cartels mexicains jugés «terroristes» et responsables de la production de fentanyl. Mais en mai dernier, Claudia Sheinbaum a refusé l’arrivée de l’armée américaine dans son pays pour lutter contre les cartels, expliquant que «le territoire du Mexique est inviolable».
Au mois d’août, le républicain est allé plus loin et a signé une directive demandant au Pentagone de se préparer à l’utilisation des forces militaires contre les cartels «terroristes» en Amérique latine. Une action aussitôt décriée par la présidente du Mexique qui avait alors assuré qu’il n’y aurait «pas d’invasion militaire au Mexique», mais qui restait ouverte à la coopération et la collaboration entre les deux pays. La visite du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, à Mexico au début du mois de septembre avait été déterminante dans le renforcement de la coopération des deux pays contre les cartels.
Le Mexique n’est pas le seul pays dans le viseur de Donald Trump. De nombreux bateaux vénézuéliens soupçonnés de transporter de la drogue ont été frappés sur ordre de l’administration américaine.