Par

Thomas Blanc

Publié le

6 nov. 2025 à 15h53

Olivier Klein, ancien ministre d’Élisabeth Borne, est depuis le 26 juin 2024 le recteur de l’académie de Strasbourg. En parallèle de ce poste à responsabilité en Alsace, l’homme de 58 ans exerce également le mandat de maire de la commune de Clichy-sous-Bois, 30 000 habitants en Seine-Saint-Denis. Lui estime « qu’aucune de [s]es fonctions ne nuit à l’autre ». Les professeurs, eux, se demandent comment il est possible de cumuler les deux.

« Je suis 90 % du temps à Strasbourg »

« J’ai toujours été une personne qui a concilié une activité politique et une activité professionnelle », entame pour se justifier Olivier Klein, interrogé par Actu Strasbourg, dans son bureau au rectorat, rue de la Toussaint.

L’ancien professeur de physique-chimie insiste sur le fait qu’il est « 90 % du temps à Strasbourg », et fait des visioconférences « comme tout le monde » quand il est absent. Il reconnaît tout de même avoir posé une semaine de congé fin octobre, pour suivre l’agenda politique que lui imposait la vie clichoise.

« C’était les 20 ans des émeutes de Clichy-sous-Bois », explique celui qui a arpenté les plateaux télé et les studios de radio parisiens à ce propos.

« Comment, dans une institution en souffrance, peut-on se permettre cela ? »

Pour les enseignants, l’information fait l’effet d’un choc. « Mes collègues tombent des nues au sujet de cette double casquette », nous informe un professeur de français dans le Grand Est désirant rester anonyme.

Gérard Lenfant, président du Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen), est également sidéré quand il évoque « cette consanguinité politico-pédagogique ».

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« Comment, dans une institution en souffrance comme l’Éducation nationale, peut-on se permettre cela ? Je n’ai pas les mots pour décrire cette situation, c’est scandaleux », s’emporte M. Lenfant. « Évidemment qu’il ne peut pas être à 100 % pour les élèves alsaciens en étant maire d’une commune à 470 kilomètres de là », conclut-il. À cela, Olivier Klein répond que sa nomination a fait l’objet d’une validation du Conseil d’État.

Le cas Vanessa Koehler

Une nouvelle qui choque d’autant plus que, sur le terrain, certains dossiers appellent des réponses urgentes. C’est le cas de Vanessa Koehler, en grève de la faim depuis le 28 octobre devant le rectorat de Strasbourg pour obtenir un poste d’enseignante. Elle a dû attendre une semaine avant de rencontrer le recteur.

Par ailleurs, les soutiens de Vanessa Koehler envisagent de délocaliser son action sur les marches de l’Hôtel de Ville de Clichy-sous-Bois. Ils misent sur le fait que l’homme politique qu’est Olivier Klein sera peut-être plus à même de traiter le sujet « si une mobilisation se crée devant sa mairie ». « À quatre mois des élections municipales, cela aura un impact plus fort », prédisent-ils.

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