«Le rendez-vous incontournable des cultures antifascistes est de retour pour deux soirées de fête, de musique et de résistance ! », est-il écrit sur le site de la Rayonne, à Villeurbanne, près de Lyon, qui accueille l’événement le mois prochain. Comme – presque – chaque année, le festival, « né en 2013 face à la montée de l’extrême droite lyonnaise et aux agressions fascistes », amène avec lui son lot de polémiques.
🔴 Un concert Antifa et anti-police financé par le Pass culture!
Rappelez-vous, en janvier 2025, je révélais qu’avec le pass culture (300M€ d’argent public), on pouvait se rendre à la fête de l’Huma ou à un concert anti-Bolloré, mais pas au Puy du fou.
Mais il y a encore… pic.twitter.com/jdksyUGWUF
— Anne Sicard (@AnneSicard1) November 3, 2025
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« Un concert Antifa et anti-police financé par le Pass culture ! », a ainsi publié lundi, sur ses réseaux, Anne Sicard, élue d’extrême droite du Val-d’Oise. Elle a alors demandé à la ministre de la Culture, Rachida Dati, de « retirer ce concert de la honte de la programmation du Pass Culture ». La députée et candidate RN aux élections métropolitaines à Lyon Tiffany Joncour a renchéri dans une nouvelle publication : « Le Pass Culture, financé par nos impôts, permet d’accéder à… l’Antifa Fest à Lyon ! Voilà donc ce que le gouvernement considère comme »culture » ? ».
« Aucun incident » en douze ans d’organisation
Le candidat aux municipales – soutenu par le Rassemblement national –Alexandre Dupalais avait, quant à lui, demandé à la préfecture du Rhône « l’interdiction rapide de ce festival anti-France ».
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Deux jours après, le Lyon Antifafest a indiqué sur ses réseaux que l’accès au Pass Culture n’était plus disponible, « sans avoir été prévenu ». L’organisation, invitée sur le plateau de BFMTV, a rappelé qu’il n’y avait pourtant « jamais eu aucun incident, aucun problème au sein et en marge de l’événement ».
« Dire qu’on est anti-France parce que sur notre affiche, on est contre toutes les formes de discriminations, on n’a effectivement pas les mêmes valeurs de la France, répond-elle. Et ce n’est pas un festival anti-policiers mais contre les violences policières. »
Contactée par 20 Minutes, la préfecture du Rhône a confirmé qu’elle avait « sollicité le retrait de ce festival du Pass Culture ». « Cela a été fait par le ministère de la Culture », indique-t-elle. De son côté, l’application Pass Culture précise que les services de l’Etat ont « signalé cette offre comme susceptible de présenter un risque de troubles à l’ordre public ». « La SAS pass Culture a suspendu, en lien avec le ministère de la Culture, sa disponibilité à la réservation dans l’attente d’une évaluation : d’une part, de la conformité de l’offre au cadre réglementaire et juridique du pass Culture ; d’autre part, en lien avec la Préfecture, du risque de troubles à l’ordre public », détaille-t-elle.
« Peur » de voir une interdiction tomber
Sur le plateau de BFMTV, le représentant du festival a également partagé sa peur, « comme chaque année malheureusement, qu’une interdiction tombe » alors que le Lyon Antifafest est « simplement une association culturelle avec des valeurs de gauche ». Les services de la préfecture ont indiqué « évaluer les risques de troubles à l’ordre public et que toutes les options sont ouvertes. »
Pour le Lyon Antifafest, le plus grave avec cette décision, c’est « le message envoyé ». En plus de « priver une jeunesse aux revenus précaires d’un accès facilité à un événement culturel et populaire », cette mesure montre qu’une « coalition des extrêmes droites parvient à décider ce qui est culturel ou non », écrit-il dans un communiqué. « Le pouvoir en place a cédé en moins de 24 heures aux exigences de l’extrême droite », ajoute-t-il, s’inquiétant de voir le gouvernement imposer dans le futur « ce que la jeunesse doit voir, lire ou comprendre ».
Sur ses réseaux, le festival a demandé « le rétablissement de l’accès au Pass Culture ». Il conclut en donnant « rendez-vous les 11, 12 et 13 décembre 2025 » pour la 12e édition de l’événement avec, au programme, les artistes Moscow Death Brigade, Poésie Zéro et Goulamas’k, COSTA, La Gale, L’Allemand et Da Uzi. La place est à 28,60 euros sur Shotgun. Sans accès au Pass culture les années précédentes, le festival a souvent affiché complet.