La démagogie budgétaire de l’Assemblée nationale et la faiblesse du gouvernement, dont témoigne la «suspension» de la réforme des retraites, laissent pantois les institutions européennes ainsi que les partenaires de la France, habitués à davantage de rigueur intellectuelle au pays de Descartes et surtout à la stabilité institutionnelle de la Ve République. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela ne les inquiète pas outre mesure. La France ne figure pas en haut de l’agenda. Pour l’instant. Comme dans cette vieille blague, l’Hexagone fait penser au type qui tombe du haut d’un immeuble et qui à chaque étage lâche : «Jusqu’ici, tout va bien.» Car un jour, le réel le rattrapera, «mais pas avant cinq ans», estime, impavide, un diplomate blanchi sous le harnais.

Il y a encore six ans, la grave dégradation des comptes publics français (un déficit public de 5,4 % et une dette publique de 113 % du PIB attendus cette année, loin des 3 % et des 60 % imposés par