La ville de Paris a lancé cette semaine un tirage au sort inédit qui permettra aux gagnants de reposer dans des tombes patrimoniales à l’abandon, en échange de leur restauration, afin de pallier la saturation de ses cimetières.
Le patrimoine des cimetières parisiens compte 634.000 concessions mais reposer près de Jim Morrison au Père-Lachaise ou de Simone de Beauvoir à Montparnasse restait un vœu pieux, les cimetières historiques étant saturés depuis le début du XXe siècle.
Résultat: ces lieux regorgent de sépultures à l’abandon que leur valeur patrimoniale empêche de détruire.
Depuis lundi, la mairie propose trente monuments à la vente sur tirage au sort: 10 au Père-Lachaise, 10 à Montparnasse et 10 à Montmartre.
Signe de l’intérêt, « dès les 24 premières heures on a eu 1.000 clics sur les dossiers de candidature », a indiqué à l’AFP Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo chargé des affaires funéraires.
Les candidats doivent « fournir des devis d’entreprises de marbrerie spécialisées pour montrer qu’ils connaissent le coût de la rénovation, afin qu’il n’y ait pas de surprise », a expliqué l’élu.
Si les conditions de restauration et d’achat ne sont pas remplies, « la vente du monument est annulée et l’acquéreur perd son investissement », prévient la Ville.
Ce mécanisme de restauration permet « pour la première fois aux familles d’anticiper l’achat d’une concession intramuros », fait valoir Paul Simondon.
Le dispositif a été selon l’adjoint « validé par les services de l’État, permettant de lier l’achat du monument, relevant du domaine privé, à l’obtention de la concession publique ».
Ce premier tirage au sort constitue un test et la mairie réfléchit à étendre le dispositif, a ajouté Paul Simondon, soulignant l' »intérêt écologique » du réemploi des monuments funéraires.
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