Un arsenal qui va exacerber les tensions outre-Atlantique. Si la Russie a menacé d’envoyer au Venezuela le missile balistique à moyenne portée Oreshnik, il serait en réalité plus probable qu’elle déploie chez son allié d’autres armes plus faciles à acheminer, selon le site spécialisé Defense Express. Mais lesquelles ? Techniquement, Moscou, qui a déjà reconnu avoir livré des systèmes de défense aérienne Pantsir et de missiles au sol Buk-M2 pour répondre aux rumeurs d’une opération américaine imminente, peut transporter des armements lourds, mais ce transfert ne passerait pas inaperçu.
À l’échelle intercontinentale, les équipements de soutien sont expédiés par des avions de transport An-124 Ruslan. L’atterrissage de l’un de ces appareils à Caracas serait un indice évident d’un déploiement massif en Amérique du Sud.
Sur le plan naval
Le Venezuela dispose déjà d’une défense solide le long de ses côtes et à l’intérieur du territoire, avec des divisions S-300VM et des batteries côtières Bal-E équipées de missiles Kh-35, qui ont une portée de base de 120 km pour les standards et d’environ 260 km pour la version Kh-35U. Ces systèmes protègent le pays jusqu’à une distance moyenne, mais restent limités pour une action au large de ses espaces maritimes.
Pour renforcer ce dispositif, la Russie pourrait y installer son système côtier 3K55 Bastion accompagné de missiles Oniks (3M55). Leur portée standard est d’environ 300 km, mais ses variantes, comme le 3M86, peuvent atteindre 450 km. Avec ces aménagements, il serait possible de menacer les navires de surface, y compris les groupes amphibies et d’assaut, à des distances de sécurité importantes, compliquant considérablement les opérations navales américaines dans les Caraïbes et au large des côtes vénézuéliennes.
Des missiles et des drones ?
En outre, l’implantation de missiles de croisière conventionnels sur le sol vénézuélien modifierait également la donne stratégique. Certains rapports, contestés par d’autres observateurs, attribuent au 9M729, une variante de type Iskander, des portées allant jusqu’à 2 500 km, ce qui placerait théoriquement des cibles comme Miami à portée des points de lancement du Venezuela. Même des croiseurs capables de parcourir 1 000 km représenteraient un risque sérieux pour des bases et infrastructures dans les Caraïbes et dans l’Atlantique, notamment Porto Rico.
Une troisième option consiste en la livraison de munitions rôdeuses et de drones de frappe de type Shahed, mais il faudrait utiliser la voie maritime pour en acheminer des quantités opérationnelles vers le Venezuela. Autant d’alternatives possibles à l’envoi de l’Oreshnik.