Attraper un rhume en plein vol, c’est un peu comme tirer un mauvais numéro. Mais selon une étude américaine, ce n’est pas qu’une question de malchance.

Chaque automne, c’est la même rengaine : tout le monde tousse, éternue, se mouche. Dans un avion, la situation vire vite à l’épreuve. L’espace est clos, la ventilation tourne en boucle et impossible de s’échapper quand la rangée derrière commence à renifler. Comme le révèle une étude de 2018, des chercheurs des universités Emory et Georgia Tech, aux États-Unis, ont voulu savoir si certaines places exposaient plus que d’autres aux virus. Ils ont embarqué sur dix vols intérieurs américains, observé plus de 1500 passagers et 41 membres d’équipage et noté les moindres mouvements, allées et venues, éternuements et échanges. Leurs conclusions ont été publiées dans les Actes de l’Académie nationale des sciences et elles sont aussi surprenantes que concrètes.

Premier constat : la contagion directe reste relativement faible. « Nos résultats indiquent une faible probabilité de transmission directe aux passagers qui ne sont pas assis à proximité immédiate d’un passager infecté », précisent les chercheurs. En clair, si votre voisin du fond tousse, vous avez peu de chances de repartir avec son virus. Le danger concerne surtout les passagers situés à moins d’un mètre d’une personne malade, notamment ceux dans la même rangée, ou juste devant et derrière. 

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C’est là que le choix du siège devient crucial. Les chercheurs ont compté les interactions par emplacement. Les passagers côté hublot n’en ont en moyenne qu’une douzaine par vol, essentiellement avec leurs voisins immédiats. Ceux qui ne se lèvent jamais restent souvent les plus épargnés. À l’inverse, plus on se rapproche de l’allée, plus le risque grimpe. Entre les allées bondées, les passagers qui vont aux toilettes, ceux qui fouillent dans les coffres à bagages ou discutent avec les hôtesses, la circulation devient un festival de micro-rencontres. Qui plus est, le simple fait de se lever multiplie les contacts par cinq.

Dans ce contexte, le siège le plus exposé est celui qui cumule tous les désavantages : le passage constant de passagers, la proximité avec ceux qui se déplacent et la promiscuité de deux voisins. Ce siège-là, c’est celui situé côté couloir, au milieu de l’appareil. 64 contacts en moyenne par vol, un taux d’exposition maximal et une probabilité de 80 % de tomber malade lorsqu’un passager infecté est à proximité.

Alors, la prochaine fois qu’un vol se profile et que le site de réservation vous propose de choisir votre siège (pas toujours gratuitement malheureusement), souvenez-vous que la tranquillité ne se joue pas qu’au bruit du moteur ou à la vue sur les nuages. Parfois, c’est la distance entre vous et le couloir qui fait toute la différence entre un voyage tranquille et une semaine au fond du lit.