La Philharmonie de Paris a condamné « fermement » vendredi les « graves incidents » survenus jeudi soir dans sa salle lors d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël et a annoncé qu’elle avait porté plainte.
« La Cité de la musique – Philharmonie de Paris déplore et condamne fermement les graves incidents survenus dans la Grande salle Pierre Boulez durant le concert donné par l’Israël Philharmonic Orchestra sous la direction de Lahav Shani avec le pianiste Sir András Schiff », a annoncé l’établissement dans un communiqué. « L’établissement a porté plainte », a-t-il ajouté.
« Agitateurs haineux »
La Philharmonie a précisé que « à trois reprises, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes. Des spectateurs se sont interposés et des affrontements ont eu lieu ». « Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s’interrompre, a repris et s’est achevé dans le calme », a poursuivi la Philharmonie.
Des « sanctions exemplaires doivent être prises » contre ces « agitateurs haineux », a réagi sur X Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). « Les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient sont inacceptables. Ils n’empêcheront jamais les artistes ciblés par la haine de rencontrer l’ovation du public », a-t-il ajouté.
Immense émotion ce soir à la Philharmonie de Paris, où s’est produit l’Orchestre Philharmonique d’Israël.
Honneur aux musiciens qui ont joué malgré les interruptions des agitateurs haineux !
Les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient sont inacceptables. Ils… pic.twitter.com/mXMyuskNVh
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) November 7, 2025
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Ces derniers jours, la polémique avait enflé sur la tenue de ce concert, des militants pro-palestiniens demandant son annulation tandis que la CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie « rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants » d’Israël, notamment dans la guerre à Gaza. Le dispositif de sécurité autour du concert avait été renforcé. « Bienvenue à l’Orchestre national d’Israël […] La liberté de création et de programmation est une valeur de notre République. Aucun prétexte à l’antisémitisme ! », avait déclaré dans un message sur X la ministre de la Culture Rachida Dati.
Interpellations
Pour la Cité de la musique, « rien ne peut justifier » les actes survenus jeudi soir. « La Philharmonie a démontré qu’elle était à l’écoute en répondant aux diverses interpellations reçues ces derniers jours au sujet de ce concert. Mais la violence n’est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave », a-t-elle estimé dans le communiqué.
Vendredi, le parquet de Paris a annoncé le placement en garde à vue de quatre personnes à la suite de cet incident. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a « condamné fermement (ces) agissements », via un message sur X. « Rien ne peut les justifier », a-t-il ajouté, précisant que des policiers « ont permis l’interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l’intérieur de la salle et de contenir les manifestants à l’extérieur ».