Par
Théo Zuili
Publié le
25 avr. 2025 à 14h57
Christophe Cédat, gérant du Café 203 dans le 5ᵉ arrondissement de Lyon, fait l’objet d’une demande de fermeture administrative de la Ville de Lyon : sa grande terrasse végétalisée bafoue les réglementations en vigueur.
Alors que la mairie écologiste demande une sanction à la préfecture après de multiples tentatives de mise en conformité, le restaurateur persiste et y voit une démarche « liberticide et autoritaire ».
Une terrasse illégale
La terrasse du Café 203 compte objectivement parmi les plus belles du Vieux-Lyon. Mais celle-ci ne respecte pas le règlement appliqué à l’ensemble des restaurateurs de la ville.
La municipalité affirme avoir multiplié les échanges avec le gérant du Café 203 depuis février 2024. Objectif : régulariser la situation et mettre un terme à une série d’infractions. À cette date, les élus de la mairie avaient reçu Christophe Cédat, gérant du lieu, pour évoquer l’ensemble des non-conformités.
Terrasse qui déborde de son emplacement, platelage illicite, branchements électriques non conformes, ouverture à l’année tandis que la règlementation oblige une fermeture entre novembre et février…
Vidéos : en ce moment sur ActuUne situation qui dure
« Le rendez-vous s’était bien passé, on a su se dire les choses, et j’avais l’impression d’une écoute de leur part. Mais ça n’a pas été suivi des faits », regrette Valentin Lungenstrass, adjoint au maire de Lyon Grégory Doucet.
Avec ce sujet qui dure depuis un certain nombre d’années et la poursuite de ces problématiques, on a décidé d’activer la sanction la plus importante après les mises en demeures.
Valentin Lungenstrass
Adjoint au maire de Lyon
Depuis 2017, une vingtaine de procès-verbaux ont été dressés. Rien qu’en 2024, quatre mises en demeure et deux contraventions ont été adressées au restaurateur.
« Devant le refus manifeste du gérant du Café 203 du quai Fulchiron de respecter les règles en vigueur, la Ville de Lyon se voit aujourd’hui contrainte d’engager des démarches de fermeture administrative auprès de la Préfecture », indique la municipalité.
Le gérant dénonce une « manœuvre politique »
De son côté, Christophe Cédat ne cache pas son indignation. Celui qui s’est déjà fait remarquer pour ses prises de position publiques contre le confinement pendant le Covid ou contre l’interdiction de fumer en intérieur en 2008 y voit un « acharnement politique » déguisé. Il a lancé une pétition de soutien et affirme subir une « discrimination » de la part de la mairie.
C’est du formalisme. Je souhaiterais une dérogation, que les demandes soient étudiées au cas par cas, qu’on puisse s’adapter. Si ma terrasse dérangeait, si j’avais la moindre remarque d’un voisin ou client, je la déplacerais. Eux, ils restent arc-boutés sur leurs principes et ne font qu’interdire.
Christophe Cédat
Gérant du Café 203
Le restaurateur, engagé dans le collectif Les Défenseurs de Lyon, assure auprès d’actu Lyon prendre un risque de « mort économique » avec la menace d’une fermeture administrative. En colère, il refuse de se mettre en conformité et voit dans sa résistance « de l’audace et du courage » face à une mesure qu’il juge « disproportionnelle ».
« Un sujet d’équité » entre commerçants
Une accusation balayée par Valentin Lungenstrass : « C’est hors sujet. Nous agissons sur des faits constatés par nos agents. Le lien avec une quelconque activité politique est totalement infondé. Un gérant est responsable de la légalité de son activité, quel que soit son engagement personnel. »
Pour la mairie de Lyon, il s’agit en outre d’une mesure d’équité : « La plupart des commerçants lyonnais respectent les règles ou nous sollicitent en cas de doute. Nous devons garantir l’équité de traitement. »
« Moi, je crois que si on pose la question, 95% des commerçants ne veulent pas poser de terrasse en hiver », rétorque Christophe Cédat. Mais la balle est désormais dans le camp de la préfecture du Rhône, qui doit examiner la demande de la Ville. Si elle est validée, le Café 203 pourrait être contraint de baisser le rideau dans les prochaines semaines.
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