Par
Anthony Soudani
Publié le
7 nov. 2025 à 11h58
« Colère, incompréhension et lassitude. » L’Union des métiers de l’hôtellerie restauration du Rhône a publié une lettre ouverte adressée aux députés et sénateurs de la République française.
Dans cette missive, les restaurateurs et hôteliers poussent un coup de gueule contre d’éventuelles nouvelles taxes sur les entreprises dans le budget 2026 qui n’en finit plus de provoquer des crispations.
« Chaque nouvelle taxe rapproche nos entreprises de la fermeture »
« Nous vous écrivons avec le sentiment mêlé de colère, d’incompréhension et de lassitude.
Colère, parce que nos entreprises, celles qui nourrissent, accueillent, forment, emploient et font vivre les territoires, sont une fois de plus pointées du doigt comme sources potentielles de “nouvelles recettes” pour équilibrer et même sauver le budget de la France », peut-on lire dans cette lettre.
L’Umih 69, présidée par Thierry Fontaine, demande de se rappeler que « ce sont les entreprises qui font vivre les finances publiques » avant « d’imaginer de nouvelles taxes sur les entreprises, de nouveaux impôts ou de nouvelles contributions pour trouver un budget ».
Les restaurateurs et hôteliers mettent en garde l’État sur les conséquences de futures taxes supplémentaires : « Chaque nouvelle taxe, chaque nouvelle charge, rapproche nos entreprises de la fermeture. Et lorsqu’une entreprise ferme, c’est un collecteur de TVA en moins, une recette fiscale qui s’évapore. »
« Baissez plutôt nos impôts et nos charges »
Mesdames et Messieurs les Députés, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, nous vous appelons à un sursaut collectif de lucidité et de responsabilité. Ne cherchez plus de recettes nouvelles chez ceux qui n’en ont plus, baissez plutôt nos impôts et nos charges, cherchez des économies là où elles doivent être faites. Une simple réduction de 5 % des dépenses publiques, soit 85 milliards d’euros sur un budget d’environ 1 700 milliards, permettrait de dégager près du double des économies actuellement recherchées.
Umih 69
Et de lancer : « La phrase « Trop d’impôt tue l’impôt » prend tout son sens dans le contexte actuel. À force de taxer, ponctionner, on étouffe ceux qui génèrent la richesse. Le bon sens économique, celui que tout chef d’entreprise applique instinctivement, n’a plus cours, car pendant que nous devons équilibrer nos comptes sous peine de dépôt de bilan, vous les élus de la République, vous semblez vous exonérer de toute discipline budgétaire. Et à force de pressurer les acteurs économiques, vous tuez la source même des recettes qui font vivre notre pays. »
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En 2024, près de 66 000 entreprises françaises ont été placées en procédure de défaillance, tous secteurs confondus. « Dans notre profession, en moyenne 25 restaurants ferment chaque jour et ce n’est pas faute de vous alerter régulièrement », souligne l’Umih 69.
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