Le marin breton s’est enfin imposé à Fort-de-France sur monocoque Charal dans la catégorie des Imoca avec Morgan Lagravière.
Il avait certes remporté cette Transat Jacques-Vabre (devenue la Transat Café L’Or) en 2011 sur le monocoque Imoca Virbac Paprec de Jean-Pierre Dick. Mais depuis aucun succès sur la route du café, et quelques podiums (trois troisième place et une quatrième place). Pas suffisant en huit participations pour un marin de sa trempe, triple vainqueur de la Solitaire du Figaro mais aussi malheureux lors des Transat AG2R disputées en Figaro Bénéteau sur un même parcours France-Antilles. Ce vendredi, peu après 5 heures du matin sous la pluie de Fort-de-France, Jérémie Beyou, 49 ans, a donc enfin réglé son compte à une sorte de malédiction antillaise. Et sans, semble-t-il, faire appel aux services d’un marabout local.
Associé à Morgan Lagravière, 38 ans et barreur émérite, le skipper du monocoque Charal a enfin décroché sa première grande victoire transatlantique sur son propre Imoca Charal (temps de course : 11 jours 19 heures 45 minutes). Le voilà récompensé avec Morgan Lagravière, qui a lui enchaîné un troisième succès d’affilée à Fort-de-France après ceux de 2021 et 2023 avec Thomas Ruyant. Derrière, le podium semble promis aux paires Francesca Clapcich – Will Harris (11Th hour racing) et Sam Goodchild – Loïs Berrehar (Macif), légèrement détachés et pointés à plus de 100 milles de l’arrivée dans un sprint final endiablé.
Ils ont un plan de voiles différent du nôtre, mais aussi une autre philosophie de bateau, une autre carène.
Loïs Berrehar
Souvent placé (notamment sur le Vendée Globe, une 3e place en 2016 et une 4e en 2024), le skipper au bateau survitaminé a enfin trouvé la formule gagnante, grâce notamment à des safrans plus longs et un spi spécifique, face au monocoque Macif triomphateur lors du dernier Vendée Globe avec Charlie Dalin, sacré mercredi « Marin de l’année » par la fédération internationale, et repris cette saison par Sam Goodchild et Loïs Berrehar. « Charal est impressionnant. Ils ont un plan de voiles différent du nôtre, mais aussi une autre philosophie de bateau, une autre carène. Tout est différent. Et cela semble très bien fonctionner», a reconnu Loïs Berrehar, beau joueur, avant l’arrivée victorieuse de son rival. Qui a célébré son triomphe avec un bonheur assumé. Semble-t-il mis sous pression par son sponsor avant cette transatlantique, Jérémie Beyou a répondu. Avec force. Bonne nouvelle pour l’avenir du projet.