Par

Laurène Fertin

Publié le

7 nov. 2025 à 11h45

Il dirigeait le service d’accueil des migrants de l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca, au Maroc : entre 2021 et 2024, le père Antoine Exelmans est accusé d’avoir agressé sexuellement des mineurs. Le diocèse de Rennes, auquel il est rattaché, indique qu’une enquête canonique (une enquête interne à l’Église) menée par l’archevêque de Rabat (sous la responsabilité de qui il était placé) a été lancée le 13 mai 2024 en raison du comportement du prêtre « laissant entendre qu’il pourrait y avoir des abus sur des personnes fragiles ».

Un prêtre « au caractère bien trempé »

Cette affaire, révélée par la presse marocaine Enass, fait état de six victimes – toutes mineures au moment des faits. Parmi elles : un Camerounais et cinq Guinéens. Le diocèse de Rennes fait seulement état d’une seule et même victime reconnue par l’enquête canonique « qui n’a pu déterminer, avec précision, le nombre de victimes ».

Le quotidien parle d’un prêtre « au caractère bien trempé » et « d’un homme qui impose son charisme et ses positions ». Il exigeait « un suivi personnalisé » pour ces jeunes demandeurs d’asile accueillis sous sa paroisse : certains étaient d’ailleurs logés dans son logement au presbytère de Casablanca. Les abus recouvraient « des attouchements », mais aussi « des relations sexuelles avec pénétrations ».

Le « Monsieur migrants », comme il était ainsi surnommé, a, par ailleurs, toujours selon le journal Enass, reçu le Prix d’Aix-la-Chapelle pour la paix récompensant, depuis 1988, les personnes se battant contre les injustices et pour la paix.

Interdit d’accomplir son ministère

À la suite de cette enquête canonique, close le 28 septembre 2024 et transmise au Dicastère de la doctrine de la Foi à Rome et à l’Archevêque de Rennes qui l’adresse au procureur de la République de Saint-Étienne, un « précepte pénal » est émis à l’encontre du père Exelmans. En d’autres termes, celui-ci est assigné à résidence dans une communauté religieuse en France, depuis le 3 décembre 2024.

Il lui est interdit d’accomplir tout ministère public, d’être en contact avec des mineurs sans la présence de majeurs, et il a l’obligation d’un suivi psychologique.

Diocèse de Rennes

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

Le 10 janvier 2025, l’archevêque de Rennes a informé par ailleurs, via un communiqué, les quatre paroisses du diocèse de Rennes (Maurepas, Cesson-Sévigné, Mordelles et la Cathédrale de Rennes) où le père Exelmans a exercé son ministère. Un appel à témoins a été passé.

Il reconnaît les faits

À ce jour, selon le diocèse de Rennes, le père Antoine Exelmans est toujours assigné à résidence dans une communauté de Saint-Étienne. Ce dernier a été entendu par la police judiciaire à la demande du procureur de la ville « et demeure à disposition des personnes compétentes ».

Le père Antoine Exelmans a coopéré immédiatement au travail d’enquête et a reconnu librement les faits, qui ont été qualifiés d’attouchements sexuels sur des personnes migrantes.

Diocèse de Rennes

« L’enquête judiciaire suit son cours », conclut le diocèse de Rennes, « et n’appelle pour l’instant pas d’autres commentaires. »

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.