RÉCIT – Critiqué pour son incapacité à contrôler la plateforme chinoise, l’exécutif s’est finalement résolu cette semaine, après une série de polémiques, à lancer une salve de procédures contre le géant de l’ultra fast fashion.
«Ici, ce n’est pas un magasin vitrine, c’est un magasin qui vit !» Arpentant les rayons de vêtements Shein fraîchement installés au dernier étage du BHV, Frédéric Merlin savoure sa victoire. Voilà des semaines que le patron du grand magasin parisien, devenu VRP de la plateforme chinoise en lui offrant sa première boutique physique en France, fait le dos rond pour supporter les critiques. Ce mercredi 5 novembre, il en est persuadé : il est en train de prouver aux politiques comme à ses concurrents qui l’ont vilipendé depuis un mois qu’ils sont déconnectés des «vraies» gens. Ils sont venus par centaines ce jour-là voir «en vrai» cette marque à petit prix qui leur permet de s’habiller malgré leur budget serré. Frédéric Merlin savoure son succès.
Mais lui et l’état-major de Shein ne savent pas encore que le gouvernement a décidé de gâcher la fête. En début d’après-midi, une heure à peine après l’inauguration, le premier ministre Sébastien Lecornu annonce lancer une procédure pour suspendre l’accès à la plateforme en France. Un coup politique pour faire taire ceux qui reprochent à l’exécutif son inertie face à la puissance de ce géant, qui impose ses règles au marché français, inondé de produits souvent non conformes et parfois dangereux.Le gouvernement montre les muscles, bien décidé à faire de Shein un exemple. Et ce, quitte à risquer de se mettre à dos ses millions de clients fidèles en France, dans une période où le pouvoir d’achat reste un sujet de préoccupation majeur.
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