De la Maison Blanche, Donald Trump a exhorté vendredi l’Union européenne à « respecter » la Hongrie et son Premier ministre Viktor Orbán. Il s’est plaint à Washington des lourdes sanctions financières imposées par l’UE sur Budapest pour ses politiques migratoires et le non-respect du droit d’asile.

« Ils devraient respecter la Hongrie et respecter ce dirigeant très, très fortement, parce qu’il a eu raison sur l’immigration », a déclaré Donald Trump devant la presse, , en recevant cet allié de longue date, qui le soutient depuis sa première campagne pour la Maison Blanche, en 2016.

« Regardez ce qui est arrivé à l’Europe avec l’immigration, ils ont des gens qui submergent l’Europe, de partout, et ça lui nuit », a ajouté le président américain, qui a lui-même mis en place une politique de forte répression de l’immigration depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

Une dérogation pour le pétrole russe ?

Le président américain envisage même d’accorder à la Hongrie une dérogation aux sanctions américaines liées au pétrole russe. « Nous étudions ça, parce qu’il est très difficile pour lui d’obtenir le pétrole et le gaz d’autres régions. Comme vous le savez, il ne bénéficie pas d’un accès à la mer », a déclaré Donald Trump.

Viktor Orbán a indiqué que pendant leur réunion bilatérale, il expliquerait à son ami américain quelles seraient les « conséquences » pour la Hongrie de « ne plus avoir de gaz et de pétrole russe ».

Les sanctions américaines mettent potentiellement en danger Viktor Orbán à quelques mois de la tenue d’élections législatives, que le nationaliste, au pouvoir depuis 2010, n’est pas sûr de remporter, selon les sondages, d’autant qu’il est marginalisé sur le dossier ukrainien… « Je le soutiens. Il a accompli un travail fantastique », a dit Donald Trump.

Donald Trump « a déjà prouvé qu’il était prêt à aider ses alliés idéologiques », en particulier à l’approche d’élections, rappelle à l’AFP Daniel Hegedus, expert de l’Europe centrale et orientale auprès du German Marshall Fund.

Viktor Orbán a de son côté appelé à lancer un « âge d’or » pour la relation entre les États-Unis et la Hongrie, reprenant l’une des expressions préférées de Donald Trump.

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« Nous sommes le seul gouvernement en Europe qui se considère comme un gouvernement chrétien moderne. Tous les autres gouvernements en Europe sont progressistes, gauchistes », selon lui.

Proche de Poutine et de Trump

Rare dirigeant européen proche à la fois du président américain et du président russe, Viktor Orbán n’a pas cherché à diversifier massivement ses importations depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.

Donald Trump, qui avait un temps envisagé de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine à Budapest pour tenter de faire cesser le conflit, a une nouvelle fois assuré vendredi, sans donner de précision, qu’il pensait pouvoir mettre fin aux hostilités « dans un avenir pas si lointain ».

Autre geste de Washington envers le dirigeant nationaliste de Budapest, l’administration américaine s’est engagée à fermer Szabad Europa, une radio en langue hongroise financée par les États-Unis, afin de soutenir Viktor Orbán.