« Sommes-nous devenus des pestiférés ? » Dernier à s’exprimer en ouverture de la convention internationale de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), vendredi 7 novembre dans l’hémicycle de la Région Grand Est à Strasbourg, le président de l’association avoue que « cette question [l]e hante ». Une hantise ravivée par les incidents survenus jeudi soir durant un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à Paris, et qui se nourrit du climat nauséabond régnant au sein de certaines universités.
« Des étudiants sont ostracisés et traités de génocidaires parce que leurs noms sonnent trop sionistes », fustige au micro Yossef Murciano, devant une centaine d’étudiants français et européens conquis. Il déplore que Sciences Po Strasbourg ait suspendu son partenariat avec l’université israélienne Reichman.
Dans ce contexte hostile, le président de la section strasbourgeoise de l’UEJF, Ilan Bloch, enjoint de « tenir tête à la minorité haineuse » qui maquille son antisémitisme avec l’antisionisme. « Montrez-leur que leur haine n’a aucun sens et maintenez le dialogue avec les autres étudiants », encourage Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin. Avec la fin de la guerre à Gaza, Yossef Murciano veut croire que « le temps est à l’espoir difficile qui renaît ». Il rappelle qu’à l’UEJF, on est « fier d’être antiraciste et sioniste ».
Jusqu’à dimanche, les participants vont enchaîner les temps de visite, d’échange, de prière et de fête. Strasbourg avait déjà accueilli la convention nationale de l’UEJF en 2015.