L’alerte est lancée. Les autorités danoises et norvégiennes savent désormais qu’il existe une faille importante de sécurité dans leur système de transports : une enquête vient de montrer que des bus électriques chinois de la marque Yutong, en service dans ces pays, sont en effet désactivables à distance, rapporte le média The Guardian. Une partie du réseau de transport du Danemark et de la Norvège pourrait ainsi être paralysée par une manipulation extérieure…

Concrètement, l’étude, menée par l’opérateur de transport norvégien Ruter montre que « le constructeur dispose d’un accès numérique direct à chaque bus pour les mises à jour logicielles et les diagnostics » et qu’« en théorie, cela pourrait être exploité pour perturber le fonctionnement du bus », d’après Euronews.

De fait, l’entreprise a réalisé des tests en amenant des bus Tutong dans des mines souterraines pour les couper de tous les signaux externes. Mais, dans cette situation, ces autocars chinois étaient malgré tout contrôlables à distance, contrairement à ceux néerlandais, eux aussi amenés aussi sous terre.

Concernant la France, sans savoir si les modèles en circulation sont les mêmes que ceux évoqués dans l’étude, le constructeur chinois affirme sur son site que 132 de ses bus circulent en France : « principalement » à Paris, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Marseille, comme le précise Yutong.

« Tous les types de véhicules » concernés

« Les fournisseurs ou les pirates informatiques ne peuvent pas prendre le contrôle du bus, par exemple en influençant sa direction, car le bus n’est pas équipé de systèmes de caméras capables de lire le marquage routier et la signalisation », a expliqué en plus Arild Tjomsland, membre de l’équipe de dix techniciens ayant examiné les bus.

« C’est un problème qui concerne tous les types de véhicules et d’appareils intégrant des composants électroniques chinois », a réagi Jeppe Gaard, directeur des opérations de Movia, la plus grande entreprise de transport public du Danemark, qui exploite 262 bus fabriqués par Yutong, au média britannique.

« Nous ne devrions pas être aussi dépendants d’un pays dont les valeurs et les idéaux sont si différents », a commenté un élu régional Thomas Rohden auprès du Guardian, avant d’ajouter que son pays avait été « beaucoup trop lent » en ce qui concerne sa dépendance aux entreprises chinoises.

De son côté, Yutong a affirmé qu’elle « respecte strictement les lois, réglementations et normes industrielles applicables des lieux où ses véhicules circulent » et que les données de ses véhicules sont « protégées par chiffrement et par des mesures de contrôle d’accès », tout en étant stockés pour l’Union européenne à Francfort, en Allemagne.