Ancien candidat aux municipales pour EELV, l’adjoint au maire de Marseille Sébastien Barles a annoncé son ralliement à LFI et à son possible candidat Sébastien Delogu.
Entre le maire de Marseille Benoît Payan et son adjoint à la transition écologique Sébastien Barles, la rupture semble officiellement actée. Dans un communiqué de presse, le collectif Vaï, emmené par cet ancien candidat EELV aux municipales de 2020, annonce le ralliement de ses membres à LFI dans la perspective des municipales de 2026.
Sébastien Barles était candidat en 2020 contre le Printemps marseillais dont fait partie l’ancien socialiste Benoît Payan, aujourd’hui maire. Avec d’autres écologistes, il avait ensuite rallié la majorité municipale lors de la victoire de la gauche aux élections. Lors d’une assemblée générale jeudi de ce collectif composé d’élus de la majorité de Benoît Payan et de membres de la société civile, 58 des 60 membres ont approuvé ce ralliement aux Insoumis.
«Les promesses que le changement de majorité avait fait germer lors de l’élection municipale en 2020 n’ont pas été tenues», écrit le collectif. «Des renoncements, une certaine verticalité du pouvoir, une opacité dans les décisions et les informations difficilement accessibles, une absence d’orchestration dans la relation entre les élues et les forces vives de la ville, un tournant vers une logique de l’attractivité et une posture qui épouse bien souvent la politique gouvernementale macroniste ont empêché d’engager la grande transformation de Marseille pour la rendre plus verte, plus juste et plus démocratique», étrille-t-il.
Un choix «irresponsable» pour le Printemps marseillais
Le collectif entend porter «un projet de rupture» avec Benoît Payan qui se veut «un nouveau souffle», le tout «face au danger de l’extrême droite et d’une droite de moins en moins républicaine». Cette annonce est accueillie avec amertume du côté du Printemps marseillais, avec lequel Sébastien Barles avait une certaine distance . «Nous ne sommes pas surpris même si ce n’est pas un événement, affirme auprès du Figaro un cadre de la coalition de gauche emmenée par Benoît Payan. Les écologistes, qu’ils soient partis ou non avec nous en 2020 ont fait le choix récemment de s’unir pour 2026 avec le Printemps marseillais, pour porter la promesse d’une ville plus juste et plus verte. Face au risque de l’extrême droite, faire maintenant le choix de la division de la gauche est assez irresponsable.» Et de tacler : «Cela ne doit pas être confortable d’avoir un axe de campagne contre un bilan qui est le leur…».
«Moi-même, je fais mon autocritique, s’amuse Sébastien Barles auprès du Figaro. Mais rien n’est facile en interne quand on manifeste une certaine opposition à un fonctionnement trop vertical et qui n’est pas démocratique..» «Nous sommes à la première étape du rassemblement de la gauche écologique et citoyenne, applaudit-on dans l’entourage de Sébastien Delogu, probable candidat insoumis pour les prochaines élections municipales. L’argument de la division repose sur l’idée que l’extrême droite sera haute au premier tour. Mais il n’existe pas de scénario où la gauche n’est pas au second tour. C’est aux électeurs de trancher. Si nous arrivons en tête au premier tour, on tendra la main au Printemps marseillais et à Benoît Payan pour empêcher l’extrême droite d’approcher du pouvoir. Est-ce que Benoît Payan fera la même ?»
Les relations entre Benoît Payan et Sébastien Delogu sont tendues depuis plusieurs mois, notamment après les élections législatives anticipées où une rupture avait été actée entre le maire sortant et le député des quartiers nord de Marseille qui cache de moins en moins ses ambitions municipales. De son côté, Sébastien Barles a été récemment suspendu par EELV après s’être rapproché de LFI.