Par
Thomas Rideau
Publié le
8 nov. 2025 à 6h40
C’est la fin de Gibert Joseph dans le 13ᵉ arrondissement de Paris. Le bail commercial ne sera pas renouvelé, a annoncé la direction du groupe à ActuaLitté. L’emblématique enseigne de livres d’occasion fermera ses portes pour de bon en juin 2026. Un crève-cœur pour l’un des salariés, Pascal Deynat, libraire depuis presque 30 ans, qui a pris la parole et lancé une pétition pour que cette situation ne se reproduise plus.
Un loyer trop élevé ?
« Crise du Covid, désaffection de la clientèle, concurrence d’Internet, le secteur de la librairie a subi ces dernières années une série de lames de fond destructrices », déplore le libraire de la boutique de la rue Marie-Andrée-Lagroua-Weill-Hallé, sur le site des pétitions de l’Assemblée nationale.
« Dans ce quartier pourtant idéalement placé à proximité des universités Paris Cité, l’université de Chicago, l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) et autres établissements prestigieux », le commerce n’a pas réussi à tirer son épingle du jeu. Mais, d’après Pascal Deynat, c’est surtout le loyer qui a fait office de dernier clou dans le cercueil de la boutique.
Amertume pour le libraire
« Avec un loyer égal à notre chiffre d’affaires, soit plus de 30 000 euros mensuels, il était impossible de maintenir le cap », regrette-t-il amèrement. À noter qu’il est généralement admis qu’un loyer commercial doit être égal à 5 % du chiffre d’affaires, 7 % si la boutique est idéalement placée.
Une situation rageante pour le libraire qui souhaite voir la loi changer pour éviter ce genre de situation dans le futur. Pour cela, il a lancé une pétition. « Les exemples d’augmentations indécentes des baux commerciaux sont nombreux et, chaque jour, de nouvelles librairies et lieux culturels sont obligés de fermer pour cette raison », précise-t-il, qualifiant cette situation « injuste ».
C’est l’avenir de notre vie quotidienne qui risque d’être impacté à plus ou moins brèves échéances si les bailleurs ne reviennent pas à la raison
Pascal Deynat
Libraire chez Gibert-Joseph
Précisément, via sa pétition, il demande l’encadrement des loyers des commerces à hauteur de 10 % du chiffre d’affaires. Et même s’il se fait peu d’illusion sur la réussite de sa démarche, il veut « mettre un peu de lumière sur ceux dont les compétences et le sourire les démarquent de la froideur d’Internet ».
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Concrètement, sa pétition doit d’abord dépasser les 100 000 signatures pour passer un premier cap et être discutée en commission par les députés. Et si les 500 000 sont dépassés, sa proposition doit alors être débattue dans l’hémicycle. Et si la fermeture d’un Gibert dans le 13e débouchait sur une loi utile pour les commerçants ?
Contactée, la librairie Gibert Joseph n’a, pour l’instant, pas donné suite à nos questions. Selon le média spécialisé ActuaLitté, les salariés de la boutique du 13ᵉ arrondissement seront réaffectés dans les autres librairies du groupe.
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