L’Allemagne envisage de revoir son système de retraite avec une idée bien originale, qui pourrait assurer une meilleure sécurité financière aux générations futures. Face au vieillissement rapide de la population, la proposition de Friedrich Merz prévoit de créer pour chaque enfant un compte individuel de retraite. Ce dispositif, qui pourrait débuter dès 2026, vise à encourager l’épargne dès le plus jeune âge pour compenser la faiblesse des pensions actuelles.
Un projet innovant pour réinventer les retraites
Selon Friedrich Merz, chaque enfant âgé de six à dix-huit ans recevrait 10 € par mois sur un compte spécialement dédié, explique TF1 Info. L’idée, c’est de motiver les jeunes à constituer une épargne pour leur futur, tout en répondant aux inquiétudes liées aux pensions de base qui restent relativement basses en Allemagne. Pour vous donner une idée, les pensions moyennes actuelles s’élèvent à 888 € pour les femmes et 1 309 € pour les hommes.
Les fonds seraient gérés par le secteur privé, qui viserait un rendement moyen de 6 %. Ainsi, dès 18 ans, un jeune pourrait disposer d’un capital dépassant 2 000 €. Si les versements se poursuivent jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite, ce montant pourrait atteindre 70 000 € en supplément du système public. Même sans versements après 18 ans, le capital pourrait tout de même grimper jusqu’à 36 000 €.
Les défis du système actuel
Le système allemand fait face à de nombreux défis. Par exemple, l’âge légal de départ à la retraite est progressivement repoussé à 67 ans, voire jusqu’à 70 ans selon certaines propositions. Le vieillissement rapide de la population accentue le déséquilibre entre actifs cotisants et retraités. Par comparaison, la France bénéficie de cotisations et de pensions plus élevées, ce qui pousse l’Allemagne à trouver des solutions viables afin d’éviter une crise future.
Actuellement, les subventions fédérales représentent environ 90 milliards d’euros par an, ce qui rend cette nouvelle proposition d’autant plus intéressante avec un coût estimé à seulement 1,5 milliard d’euros par an pour l’État.
Réactions et perspectives
L’idée vient en premier lieu du conseil des « sages économiques », qui l’a mise en avant dans son rapport annuel de 2023. Les avis fusent et sont pour la plupart positifs. Par exemple, une habitante de Fribourg-en-Brisgau s’exprime avec enthousiasme en disant : « Je trouve que c’est une super idée ». De son côté, Marylise Léon, dirigeante de la CFDT en France, se montre ouverte à l’idée d’adopter une mesure similaire de l’autre côté du Rhin.
Cela dit, il faudra que les conservateurs et les sociaux-démocrates allemands s’entendent sur les modalités exactes du dispositif. Un accord permettrait de lancer la réforme dès l’année prochaine.