Par
Léa Pippinato
Publié le
8 nov. 2025 à 8h23
Le 29 octobre dernier, vers 14h30, un incendie frappe le dernier étage de la résidence Topaze, rue Luis Barragan, à Montpellier. L’appartement de 100 m² s’embrase. Cinquante pompiers sont mobilisés. Quatre personnes inhalent des fumées, l’une est transportée à l’hôpital Lapeyronie. Les secours contiennent les flammes au seul logement sinistré. « On a perdu trois tortues… et notre chez-nous. » Ismahane C., fille du couple, raconte ce jour où tout a basculé.
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Ses parents connaissent la perte. « On a été SDF pendant quatre ans, de 2010 à 2014 », confie-t-elle. Ce logement, obtenu après cette période, représente un tournant. Ils n’y sont pas au moment du sinistre. Le feu démarre sur la terrasse, à cause « d’une prise extérieure ou d’une applique ». La baie vitrée explose et l’intérieur s’enflamme. La veille, leurs trois petits-enfants dorment dans le salon. « Ma mère n’arrête pas de penser à ça. Elle dit : si ça avait pris la veille… »
À leur entrée dans l’appartement, la famille n’a ni meubles, ni électroménager. L’assurance est fixée à 7 500 euros. « Mes parents n’ont jamais pensé à la mettre à jour. » Tout ou presque disparaît. Vêtements, meubles, souvenirs. Seuls quelques albums photos survivent, tachés, imprégnés de suie. L’assurance paie quatre nuits d’hôtel. « Après, plus rien. Aujourd’hui, c’est ma sœur et moi qui payons un Airbnb pour nos parents. »
Une cagnotte née des autres
Ismahane ne pense pas d’elle-même à collecter des fonds. Elle dirige une petite marque d’onglerie avec une trentaine d’ambassadeurs. Après qu’elle publie des images de l’incendie, le message tombe : « Tu devrais faire une cagnotte, on veut aider. » Elle accepte et la met en ligne sur Leetchi. La réponse dépasse ses attentes. Près de 300 contributeurs participent déjà. Les dons ne financent pas les produits de première nécessité. « On a reçu serviettes, vêtements, tout. La solidarité a été énorme. La cagnotte, c’est pour plus tard : quand ils auront un logement pour tout racheter petit à petit. »
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Elle énumère : famille, voisins, amis, abonnés, collègues. « Même les gens qui ne connaissent pas mes parents ont donné. » Son père travaille depuis 1998 à l’Office national des forêts. « La directrice régionale a partagé la cagnotte à tout le service. Ils ont été incroyables. » Sa voix se brise parfois. « Voir la maison détruite, c’est dur… mais voir tout ce soutien, ça donne de la force. » La priorité reste claire : ce qu’il faut maintenant, c’est un appartement ou une maison.
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