Par
Rédaction Paris
Publié le
8 nov. 2025 à 9h59
Pas de nouveaux recrutements au sein des équipes de surveillance du Louvre, mais des « mesures d’urgence » sur la sécurité. C’est ce qu’a annoncé vendredi 7 novembre 2025 la direction du plus grand musée du monde lors d’un conseil d’administration extraordinaire, près de trois semaines après le cambriolage spectaculaire dans la galerie d’Apollon pour lequel l’enquête se poursuit afin de retrouver les bijoux dérobés ainsi que les responsables du vol. Une prise de parole qui ne ravit pas les syndicats.
« Sous-estimation chronique » du risque d’intrusion et de vols
C’est Rachida Dati qui, en tant que ministre de la Culture, qui avait décidé le 31 octobre de la tenue de cette réunion d’urgence, suite au constat d’une « sous-estimation chronique » des risques d’intrusion et vols dans le musée du Louvre identifiée dans le cadre d’une enquête administrative diligentée dans la foulée après le vol des bijoux le 19 octobre.
Détaillant les orientations fixées par la ministre, la direction du Louvre a annoncé vendredi la création « immédiate » d’un poste de « coordonnateur sûreté », rattaché directement à la présidence et chargé de faire le lien entre toutes les directions concernées par les questions de sécurité, selon un communiqué du musée. Autant d’orientations fixées par la ministre de la Culture.
Lors de ce conseil d’administration, la direction a également annoncé le déploiement « dans les prochaines semaines » d’équipements de mise à distance aux abords immédiats du Louvre et l’installation « au cours des prochains mois » de caméras de surveillance supplémentaires. Le manque de caméras périmétriques aux abords du musée a été pointé du doigt après le casse du 19 octobre, au cours duquel des malfaiteurs ont pu s’introduire en plein jour dans le Louvre et dérober huit joyaux de la Couronne.
La réunion de vendredi, auquel ont notamment participé des représentants de l’État et du personnel, s’est tenue dans un contexte de fortes turbulences pour le musée le plus visité au monde et au lendemain de la publication d’un rapport très critique de la Cour des comptes.
Jeudi, la juridiction financière a étrillé la gestion du musée entre 2018 et 2024 en estimant notamment que la sécurité avait été négligée au profit d’opérations « visibles et attractives », mettant encore davantage sous pression la présidente du Louvre Laurence Des Cars.
Nommée fin 2021, la dirigeante a assuré vendredi matin sur France Info avoir pris « toute la mesure (des) problèmes de sécurité » au Louvre et indiqué ne pas avoir « le sentiment d’avoir échoué ».
« Pas une mauvaise chose »
Plusieurs mesures d’urgence qu’elle a présentées vendredi vont « dans le bon sens » mais se font « malheureusement » à moyens humains constants, a estimé auprès de l’AFP Bibata Ouedraogo, qui représentait le syndicat SUD lors de ce conseil d’administration.
« On regrette qu’il y n’ait pas de moyens humains adossés », a-t-elle déclaré.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
« Il est plus que temps que les budgets soient fléchés correctement, que les emplois de la surveillance soient rehaussés à hauteur du besoin et cessent d’être détruits au profit d’activités autres », a indiqué son syndicat dans une déclaration lue devant le conseil d’administration et consultée par l’AFP.
Gary Guillaud, secrétaire de la section CGT-Louvre, salue, lui, la création annoncée du poste de coordonnateur mais regrette lui aussi l’absence de renforts humains. « Ce poste de coordonnateur, ce n’est pas une mauvaise chose parce qu’il y a pu avoir des problèmes de communication mais notre seul souci c’est qu’on fait ça avec les mêmes moyens humains », a-t-il expliqué à l’AFP.
Depuis plusieurs mois, les organisations syndicales dénoncent des problèmes de sous-effectifs qui compliquent les missions de surveillance du musée, qui s’étend sur 73,000 m2 et abrite quelque 35 000 œuvres. En présentant le rapport de son institution jeudi, le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a estimé que des progrès étaient « possibles sur la sûreté sans augmentation significative des effectifs ». Sans annoncer de recrutements, la direction du Louvre a promis vendredi une augmentation de 20 % du budget de formation en direction des agents du musée pour adapter la formation obligatoire.
Parallèlement au débat sur le Louvre, l’enquête se poursuit pour retrouver les joyaux dérobés, d’une valeur de 88 millions d’euros. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.
AFP.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.