La Suzanne s’est mise à avancer doucement. Poussée par un locotracteur, elle est montée sur le porte-char. Petite contrariété au tout dernier moment, le chasse-pierre l’empêchait de bien se positionner sur le châssis.
La manœuvre entreprise par les bénévoles du CFHVS (Chemin de fer historique de la Voie sacrée) s’était jusque-là parfaitement déroulée. En moins d’une heure, ce vendredi matin, ils avaient réussi à installer des rails pour prolonger la voie jusque sur la remorque du camion mis à disposition par Fourchard, l’entreprise barisienne de travaux ferroviaires.
Mais là, il restait quelques centimètres à accomplir. Il fallait déboulonner l’élément problématique. Nouveau souci, avec deux boulons récalcitrants qu’il a été nécessaire de découper à l’aide d’une disqueuse.
Guidée par la police
Mission accomplie, il était peu après 11 h quand l’historique loco barisienne a pu être parfaitement arrimée. Et le porte-char a pu démarrer, l’emportant.
Après un week-end passé au dépôt de Fourchard, elle sera acheminée à Nancy tôt lundi matin. La police municipale attendra « le convoi » en entrée de ville pour le guider jusqu’à la place Carnot, en plein centre-ville, où la Suzanne sera exposée durant deux jours, les lundi 10 et mardi 11 novembre.
Elle va ainsi s’offrir un bon coup de pub. « Notre objectif, c’est de toucher les Nancéiens, une clientèle qui nous échappe », explique Jean-Marie Demangeon, le président du CFHVS.
Ce n’était pourtant pas l’opération imaginée au départ. « On avait parlé d’une campagne d’affichage 4×3. Mais quand j’ai su le coût pour une seule semaine, j’ai lâché qu’à ce prix-là, je préférerais être sur la place Stanislas. »
Une grosse logistique
Jean-Marie Demangeon n’imaginait pas que Beata Falger-Strachota, la directrice de l’office de tourisme Sud Meuse, le prendrait mot. Par l’entremise du consul de Pologne, qu’elle connaît, la mairie de Nancy a dit OK pour accueillir la Suzanne.
Pas place Stan comme ç’avait été lancé , la place Carnot, c’est déjà très bien.
« J’avais espéré que ça pourrait se faire au printemps, Nancy souhaitait que ça soit pour le 11-Novembre », rapporte Jean-Marie Demangeon.
Pour le CFHVS, il s’agit d’une opération très lourde au plan logistique. Outre le déplacement de sa loco, l’association a loué deux barnums pour exposer du matériel provenant de la Baraque Adrian, son espace muséographique. Elyne et Luna, ses deux guides conférencières, y accueilleront le public durant les deux jours, notamment des écoliers le premier.
Après quoi, la Suzanne reviendra… comme elle était venue.
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Attendue en baie de Somme pour la Fête de la vapeur en 2026
C’est mercredi que le porte-char ramènera la Suzanne à Bar-le-Duc. Ensuite ? Celle-ci devrait circuler lors du train de Noël du CFHVS (Chemin de fer historique de la Voie sacrée).
Le démarrage de la prochaine saison, initialement prévu début mai, sera décalé d’une semaine. La raison ? Après Nancy, la Suzanne va de nouveau quitter Bar-le-Duc pour participer à la Fête de la vapeur en baie de Somme le dernier week-end d’avril 2026. « Ça fait trois ans que les organisateurs me la réclament », souffle Jean-Marie Demangeon, président du CFHVS, qui s’est laissé convaincre après s’être montré réticent, craignant que la loco subisse quelques dommages dans un si long transport.
F.-X. G.