© Shutterstock - Les Franciliens ont trié 47,5 kg de déchets en 2024. Si le plastique progresse, le verre reste à la traîne. Collectivités et innovations tentent d’inverser la tendance.

© Shutterstock – Les Franciliens ont trié 47,5 kg de déchets en 2024. Si le plastique progresse, le verre reste à la traîne. Collectivités et innovations tentent d’inverser la tendance.

En 2024, chaque habitant d’Île-de-France a trié en moyenne 47,5 kg d’emballages et papiers, loin des 72 kg observés au niveau national, selon les chiffres de Citeo. Un chiffre stable, qui masque pourtant des dynamiques contrastées. Selon Citeo, la région affiche une hausse de 10 % du tri des emballages légers – acier, aluminium, carton, plastique – preuve que le geste se répand et que les dispositifs locaux s’améliorent.

Mais un point noir persiste : le verre. Malgré sa recyclabilité presque totale, le tri du verre recule, alors que l’on en retrouve autant dans les bacs de tri que dans les ordures ménagères. Une spécificité francilienne qui interroge. Citeo alerte : la région doit rattraper son retard pour accompagner l’ambition nationale.

Collectivités mobilisées et centres de tri modernisés

Si les performances stagnent, la mobilisation territoriale, elle, s’intensifie. Des projets se multiplient : tri en habitat collectif (Pays de Meaux, Grand Paris Sud), restructuration de la collecte (SMITOM Nord Seine-et-Marne), ou encore tarification incitative étendue à Versailles Grand Parc. L’objectif : rapprocher les habitants, simplifier les usages, et encourager ceux qui trient davantage.

Dans la métropole, l’industrie du tri se modernise. Des chantiers sont en cours à Romainville, Sevran et au SIDOMPE, tandis que le centre de tri de Cergy-Pontoise, inauguré en juin 2025, affiche déjà des performances prometteuses.

Les JO 2024 ont donné un coup d’accélérateur

Paris 2024 n’a pas seulement transformé la ville : les Jeux ont aussi fait progresser le tri dans l’espace public. À Paris et Plaine Commune, des dispositifs renforcés ont permis de mieux capter les déchets des usagers en déplacement. Une dynamique que Citeo souhaite prolonger.

L’autre signal d’avenir est l’émergence de projets de réemploi, comme l’expérimentation de contenants alimentaires consignés à Paray-Vieille-Poste, Fontenay-sous-Bois ou Villebon-sur-Yvette. Les usages évoluent, lentement mais sûrement.

Des progrès encore insuffisants

Malgré ces avancées, Citeo juge les progrès encore insuffisants face aux objectifs européens. L’éco-organisme appelle à accélérer : consigne, tarification incitative, collecte séparée des cartons, contrats de performance avec les collectivités.

Alors que 92 % des emballages sont désormais recyclables, Citeo rappelle l’enjeu : aligner les pratiques sur le potentiel industriel. “75 % des emballages plastiques seront recyclables d’ici la fin de l’année”, souligne l’organisme.