Par
Melissa Keller
Publié le
9 nov. 2025 à 7h02
C’est une situation pour le moins cocasse. Les 30 TER transfrontaliers commandés par la Région Grand Est, pour un montant de près de 400 millions d’euros, devaient relier Metz (Moselle) ou encore Strasbourg (Bas-Rhin) à plusieurs villes allemandes. Problème : ces trains flambant neufs ne sont pas autorisés à circuler en Allemagne, faute d’homologation. Explications.
Une commande lancée en 2019, mais livrée en retard
La Région Grand Est avait passé commande en 2019 auprès de la SNCF Voyageurs, chargée de traiter la commande avec le constructeur. Ces rames devaient assurer des liaisons franco-allemandes telles que Metz-Sarrebruck ou encore Strasbourg-Offenburg. Mais les trains, initialement attendus pour 2023, n’ont finalement été livrés qu’en mai 2025.
Entre-temps, la réglementation allemande a évolué. « Les règles sont devenues beaucoup plus strictes, notamment sur la durée des freinages d’urgence. Les trains ne répondent plus à ces nouvelles exigences, ce qui bloque leur homologation », explique Thibaud Phillips, vice-président en charge des mobilités à la Région Grand Est.
Une mise en service pour le printemps 2026 en Allemagne
Heureusement, le problème ne concerne qu’un module de freinage. Les modifications nécessaires sont déjà prévues, et les rames devraient être opérationnelles en Allemagne d’ici la fin du premier trimestre 2026.
En attendant, pas question de les laisser prendre la poussière : ces trains sont actuellement utilisés sur le réseau alsacien, notamment sur les lignes Strasbourg-Obernai et Strasbourg-Sélestat. « De toute façon, une période de rodage est toujours nécessaire. Cela permettra aux trains d’être parfaitement opérationnels dès leur homologation », précise Thibaud Phillips.
D’éventuelles pénalités financières à la clé
La région Grand Est compte bien demander des comptes. « Nous examinons actuellement l’application de pénalités contractuelles. Les sommes en jeu peuvent se chiffrer à plusieurs millions d’euros. Ce n’est pas au contribuable de payer les dégâts« , insiste l’élu.
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