Comparé à The Substance et interdit au
moins de 16 ans, Grafted est le nouveau film à voir au cinéma.
En salle le 5 novembre 2025.

Pas de blabla aujourd »hui, promis. On y va direct : l’histoire
de ce nouveau film d’épouvante,
Grafted, est celle d’une descente aux
enfers alimentée par la pression sociale et le désir désespéré
d’intégration. Nous faisons la connaissance de
Wei, une étudiante chinoise douée, mais victime de
l’ostracisme à cause d’une malformation faciale. Son voyage en
Nouvelle-Zélande pour étudier la recherche médicale et poursuivre
les travaux inachevés de son défunt père sur la
régénération instantanée des tissus cutanés
n’est pas
seulement académique, il est aussi personnel. Wei cherche donc à
créer un  sérum de beauté pour échapper à sa
marginalisation et devenir populaire auprès de ses pairs.

Malheureusement, l’environnement universitaire est impitoyable.
Accueillie par une tante et confrontée à l’attitude cruelle de sa
cousine Angie et de ses amies, Wei subit rumeurs et maltraitances.
Cette pression constante est le combustible qui va transformer une
recherche scientifique prometteuse en un cauchemar éthique
et sanglant
. Le scénario joue sur l’ambivalence. Ici, la
science, initialement destinée à simplifier les greffes de peau,
devient l’instrument d’une vengeance terrifiante, mettant en
lumière la toxicité des standards de beauté et les conséquences
extrêmes du harcèlement social.

Grafted, un film dérangeant ?

Pas de blabla aujourd’hui, certes, mais quelques spoiler,
peut-être… Grafted s’inscrit clairement dans la tendance
cinématographique de l’ horreur
corporelle
 (body horror), un genre qui
utilise la dégradation physique comme métaphore de l’anxiété
moderne. D’ailleurs, des critiques immédiatement fait le parallèle
avec The Substance, saluant, sur
AlloCiné, le fait que Grafted « va plus dans son propos de la
quête de beauté parfaite » que son prédécesseur. Le film
prend un virage radical lorsque, après une violente dispute entre
Wei et sa cousine. La protagoniste commet l’irréparable…

Paniquée mais animée par une rage froide, elle utilise son sérum
perfectionné non pas pour soigner, mais pour se faire une
greffe du visage
 de sa victime, marquant le début
d’une spirale d’usurpation d’identité et de meurtres. La
réalisatrice Sasha Rainbow ne recule devant
rien pour montrer cette dérive. C’est une œuvre qui met le
spectateur face à une question dérangeante. Jusqu’où iriez-vous
pour effacer votre passé et devenir quelqu’un d’autre ?


©
AlloCiné

Un scénario audacieux

L’audace du scénario est ce qui fait de Grafted un
film dont on parle, même si les avis sont
partagés
. L’intrigue ne s’arrête pas à l’usurpation
d’identité. Chaque meurtre et chaque changement de visage sont des
étapes dans sa descente, symbolisant la perte progressive de son
humanité… Cette violence et ce
côté « trash »
sont appréciés par une partie
des spectateurs qui y voient un film « sympathique et
plaisant à regarder »
dans son registre horrifique.
(Ok, les gars, chelou…) Seulement, Grafted ne fait pas
l’unanimité.

En effet, avec une note de presse de 2,7/5
étoiles
et 3/5 pour les spectateurs, sur
AlloCiné, on constate que la complexité de l’intrigue et son rythme
ont pu diviser ces derniers. L’un estime même qu’il s’agit d’une
« bonne idée gâchée » par un
scénario parfois bancal. Mais même les critiques mitigées
soulignent le point fort indéniable du film : son
casting. Les actrices, en
particulier Joyena Sun dans le rôle de Wei,
sont saluées pour délivrer « de grandes
performances »
 malgré la difficulté des
rôles et l’intensité émotionnelle requise.

Le film choc qui mérite qu’on se fasse
un avis

Alors, faut-il braver l’interdiction aux moins de 16 ans et
l’avis mitigé des critiques pour aller
voir Grafted en salle dès le 5
novembre
? La réponse est oui, surtout si vous cherchez un
film qui vous sortira de votre zone de confort et qui alimentera
les discussions après la séance. Ce thriller horrifique, qui dure
1h36, est un excellent contrepoint aux blockbusters et offre
une perspective néo-zélandaise fraîche et sombre
sur des thèmes universels. Il aborde frontalement la question de
l’identité, de l’apparence et de la violence que la société exerce
sur ceux qui ne correspondent pas aux normes. Le film est
« une  réussite », d’après
l’une des critiques AlloCiné. Une réussite dans sa capacité à
choquer et à explorer les recoins les plus sombres de l’âme
humaine.

Ne vous arrêtez pas à la note moyenne. Les films d’horreur qui divisent
sont souvent les plus mémorables. C’est une expérience intense, un
film qui rend hommage aux classiques tout en proposant une critique
moderne des obsessions esthétiques. Rendez-vous au
cinéma
pour vous forger votre propre opinion sur ce film
qui, pour le meilleur ou pour le pire, ne vous laissera pas
indifférente.