La nuit de samedi à ce dimanche a été, selon la ministre ukrainienne de l’Énergie, « l’une des plus difficiles » depuis le début de l’offensive russe, en février 2022. « Il est difficile de se souvenir d’un nombre aussi important de frappes directes sur des installations énergétiques depuis le début de l’invasion », a affirmé Svitlana Grintchouk sur la chaîne locale United News. Ces frappes de drones et de missiles russes ont fait au moins quatre morts à Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, et à Kharkiv (nord-est du pays).
La Russie vise les centrales électriques et les installations gazières
La Russie cible depuis plusieurs semaines les centrales électriques et les installations gazières ukrainiennes, provoquant régulièrement des coupures à travers le pays et faisant craindre un hiver difficile alors que les températures baissent. Dans la nuit de vendredi à samedi, la Russie a tiré un total de 458 drones et 45 missiles sur l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne, qui a assuré avoir abattu 409 drones et neuf missiles.
Ces attaques ont coupé l’approvisionnement en électricité, en chauffage et en eau dans de nombreuses villes, le groupe public d’électricité Centerenergo avertissant, samedi, que la capacité de production était « réduite à zéro » après « la frappe la plus massive sur (les) centrales thermiques » ukrainiennes « depuis le début de l’invasion ».
Sur le terrain, les techniciens travaillent d’arrache-pied dimanche pour rétablir le courant. L’électricité restera cependant coupée encore entre huit et seize heures par jour dans la plupart des régions d’Ukraine en raison de délestages, a déclaré le fournisseur public Ukrenergo, le temps d’effectuer les réparations et de déployer des sources d’énergie alternatives.
Un « risque significatif » de coupures de chauffage cet hiver
Comme lors de chaque vague de frappes, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir visé « des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien et des installations gazières et énergétiques qui soutiennent leurs opérations ».
Ces frappes russes, qui les années précédentes avaient déjà plongé des millions de personnes dans le noir en Ukraine, font craindre un nouvel hiver rude pour les civils. Le directeur du Centre ukrainien de recherche sur l’énergie, Oleksandre Khartchenko, a averti que le pays court un « risque significatif » de coupures de chauffage cet hiver.
Selon un rapport fin octobre de l’École d’économie de Kiev, au moins « 27 % de la demande en électricité ne pourra être satisfaite » cet hiver, en raison des dommages causés aux installations énergétiques.