Vainqueur à Colomiers, Provence confirme sa forme remarquable ces dernières semaines, et ce malgré une forte adversité. À cet égard, on constate une vraie progression depuis l’année dernière.
Avec les résultats de cette 10e journée, c’est tout le classement de la division qui s’est resserré. Bien sûr, l’US Dax, en remportant le match de la peur en bas de tableau, de surcroît avec le bonus offensif, envoie un message. Malgré le retrait de points et le début de saison difficile, les Landais ne sont plus lanterne rouge. C’est ainsi toute une course au maintien qui est relancée. Mais la belle opération en haut, c’est sans aucun doute Provence rugby qui l’a signée.
Seule équipe à l’emporter à l’extérieur, elle s’est rapprochée du trio de tête avec cette victoire majeure à Colomiers. « On est content car sur le début de saison, on a éprouvé beaucoup de difficultés, exprime le deuxième ligne et capitaine Andrés Zafra. On perd les deux premiers matchs, dont un à domicile contre Valence… Il nous manquait des repères collectifs sur l’ensemble de l’équipe. » Pourtant, l’impression laissée en Haute-Garonne est toute autre. Une maîtrise sur les fondamentaux, une stratégie juste et respectée, et une grande solidarité défensive qui a muselé l’attaque de Colomiers, équipe produisant « le meilleur rugby de Pro D2 cette saison », dixit le Neversois Hugo Bouyssou. « On est sur une bonne dynamique, on essaye de rester solidaires, humbles et prendre très simplement les matchs les uns après les autres », poursuit le Colombien.
Un calendrier qui était relevé
Cette dynamique n’est pas anodine quand on voit les adversaires rencontrés : sur le dernier mois, Provence rugby a ainsi battu, dans la foulée de Dax, le FCG (en Isère), Nevers, Brive et Colomiers. Seule défaite au compteur sur les six derniers matchs, celle concédée à Oyonnax, atténuée par le gain du bonus défensif. Aussi, quand on suit de près Provence rugby, on sait l’importance d’avoir débloqué le compteur à l’extérieur aussi tôt. L’année dernière c’est ce qui avait mis dans une position délicate le groupe, vainqueur en déplacement pour la première fois à la 16e journée seulement, à Agen. « C’est vrai qu’on avait mis du temps, et ça nous avait fait du mal dans la quête de la qualification, bien qu’on ait fini par l’avoir, reconnaît Joris Cazenave. C’est un deuxième succès en déplacement mais on a perdu une fois à la maison, ce qu’il ne faut pas oublier. Ce sont des points à récupérer. On en a récupéré ce soir chez un concurrent direct. Continuons comme ça. » À cet égard, peut-on dire que le groupe a mûri ? « Sans doute, répond le demi de mêlée. Peut-être que l’année dernière on allait jouer à l’extérieur sans trop d’envie ? Je ne sais pas, je ne peux pas l’expliquer. Cette saison, ça fait quelques déplacements qu’on négocie bien, on s’accroche. On gagne deux fois, on récupère des bonus défensifs (2). Sur le plan comptable, c’est très bien. »
Au club, on espère que ce résultat obtenu chez le dauphin déclenche, ou plutôt améliore encore le niveau affiché. « On l’espère forcément. C’est ce qu’on avait dit contre Brive la semaine dernière, et on a enfin eu cette continuité, derrière laquelle on courait depuis le début de saison, analyse Sébastien Fouassier, entraîneur des avants. Mais pour enchaîner dans ce championnat on sait qu’il faut se remettre en question. Le match à Aurillac va être délicat, il va falloir tout remettre à plat dès lundi. »