Hier matin, Marseille s’est réveillée avec dans ses rues 5 000 runners, qui se sont levés aux aurores, poussés par l’envie de découvrir leur ville autrement. Entre amis, en famille ou seul, l’objectif restait le même : franchir la ligne d’arrivée. Et peu importe le chrono. Parce qu’il ne s’agissait pas de viser la performance. L’idée, c’était plutôt de voir Marseille sous un autre angle. Du Prophète au Vallon des Auffes, en passant par Notre-Dame et le Vieux-Port, c’est en courant qu’on découvre une autre facette de la cité phocéenne. Ses ruelles, ses montées qui piquent les mollets, ses panoramas qui coupent le souffle – et pas seulement à cause de l’effort. Toutes générations confondues, de tous niveaux, il y en avait pour tous les goûts : 5, 12 ou 21 kilomètres. Aucune excuse pour ne pas se lancer le défi. Et parmi ces 5 000 coureurs, il y avait Éloïse et Pascal, son papa. Éloïse est étudiante à Marseille depuis un an maintenant. Pascal, lui, est descendu de Paris pour le week-end. Il a organisé ce moment père-fille pour avoir un aperçu de la nouvelle vie et du nouvel environnement de sa fille. Et quoi de mieux que de découvrir Marseille en baskets ? Passionné de course et habitué des trails longue durée, il a motivé sa fille à l’accompagner dans sa passion et l’a encouragée à se surpasser.

« Ma dernière course remonte à il y a 10 ans »

Elle n’a jamais couru autant que son père, mais elle a toujours aimé ça. « Ma dernière course remonte à il y a 10 ans et c’était pour 2 km, la Foulée de Vincennes ! » confie-t-elle. Dix ans plus tard, c’est dix kilomètres de plus qu’elle court. Cette course a fini par la réconcilier avec la discipline. Aujourd’hui, elle redécouvre ce plaisir et ce sentiment de fierté que l’on ressent à l’arrivée. « Je suis arrivée plus tôt que ce qu’on avait prédit. »

Peut-être grâce à son père qui ne l’a pas lâchée d’une semelle. Peut-être grâce à ces paysages qui font oublier qu’on a mal aux jambes. « Le parcours est beau », disent les Marseillais, fiers de leur ville. Parce que c’est aussi ça qui fait la force de cet événement : il permet de redécouvrir Marseille. De la voir vibrer différemment. Remplie de runners, elle est devenue un terrain de jeu géant où 250 bénévoles encouragent, hydratent, applaudissent. Où une centaine d’inconnus vous encouragent. Où l’on croise tous les profils, tous les âges et toutes les motivations. Des larmes à l’arrivée. Des bras qui enlacent. Un sentiment de fierté dans la poitrine. « Juste finir, c’est vraiment le principal », souffle Éloïse, épuisée mais le sourire aux lèvres.