Il fonctionne de manière autonome, exécute ses missions, ajuste sa trajectoire et revient se poser sans aucune intervention humaine. L’avion de chasse sans pilote « Fury » a effectué fin octobre son premier vol inaugural.
Cette annonce, révélée par l’émission américaine 60 minutes, est le symbole de la volonté de l’armée américaine d’avancer sur un programme de chasseur futuriste, sachant que le YFQ-44A, son nom officiel, a été commandé par l’US Air Force.
« Un bouton d’arrêt d’urgence »
Développé par la start-up de technologies de défense Anduril, le « Fury » a donc connu son premier test grandeur nature en semi-autonomie. Il était surveillé, 100 % du temps par une personne au sol, et son vol d’essai a été considéré comme réussi.
Ce drone de combat est tout de même doté d’un « bouton d’arrêt d’urgence » pour qu’un pilote puisse prendre, à distance, le volant. Fury requiert également l’approbation d’une personne pour les actions létales, comme le tir de missiles. Pour le reste, il s’agit d’un chasseur comme un autre.
« Ces systèmes volent en avant des avions de chasse pilotés et sont capables de repérer l’ennemi en premier, puis de l’engager bien avant qu’un avion de chasse piloté ne soit visible ou à portée, estime Brian Schimpf, PDG et cofondateur d’Anduril. Il s’agit donc avant tout d’assurer la dissuasion en déployant ces systèmes bien en avant des avions de chasse pilotés. »
Le YFQ-44A est également un avion de combat collaboratif (CCA), c’est-à-dire, doté d’une intelligence artificielle lui permettant d’opérer de concert avec des avions de chasse pilotés.
« L’objectif de ces systèmes est d’être produits en série », assure désormais le PDG d’Anduril, potentiellement à un coût bien inférieur à celui d’un avion de chasse classique. « Nous avons conçu presque chaque pièce de ce produit de manière qu’elle puisse être fabriquée dans des centaines d’endroits différents aux États-Unis par de nombreux fournisseurs différents », détaille-t-il.
Mais la start-up Anduril n’est pas la seule sur le dossier. Le Pentagone a également confié le projet à General Atomics, qui a déjà effectué deux vols d’essai avec son YFQ-42A.
« Je pense que nous sommes engagés dans une course contre la Chine. Notre adversaire n’est pas d’autres entreprises de défense américaine », a rappelé Palmer Luckey, fondateur d’Anduril. Selon ce dernier, les États-Unis font face à « un adversaire très compétent et très crédible » disposant d’avantages significatifs dans ce domaine.