Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

10 nov. 2025 à 20h36
; mis à jour le 10 nov. 2025 à 20h57

L’affaire dans l’affaire du terroriste Salah Abdeslam, 36 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour les attentats des commandos du 13 novembre 2015 à Paris vient de rebondir à Montpellier.

Ce vendredi 7 novembre 2025, après une surveillance exercée autour du domicile familial, dans un quartier d’ici, une adolescente âgée de 17 ans a été interpellée par des policiers de la Direction générale de la Sécurité intérieure -Dgsi-, de l’antenne de la SI de Montpellier, de la Sous-direction antiterroriste -Sdat- et de la police judiciaire de Montpellier, dans la foulée de celles d’une autre femme et d’un homme. Un domicile qui a été perquisitionné.

Garde à vue prolongée

Après avoir été brièvement retenue à l’hôtel de police de Montpellier, cette mineure, inconnue de la justice, psychologiquement fragile, a été transférée dans les locaux de la Sous-direction antiterroriste –Sdat- en charge de l’enquête pour des auditions et des confrontations avec l’ex-concubine du terroriste et le compagnon actuel de cette dernière. Leur garde à vue a été prolongée et se poursuit au Parquet national antiterroriste -Pnat-, avant une présentation devant des juges antiterroristes, ce jeudi ou ce vendredi.

Au départ de ce rebondissement, des soupçons de remise de clé USB par Salah Abdeslam lors d’un récent parloir en détention pour un possible projet d’action violente imminente, selon des médias nationaux. Les investigations des policiers ont abouti dans un premier temps à l’extraction, mardi dernier de la prison de l’unique survivant des commandos sanglants du 13 novembre 2015 pour faire toute la lumière sur la remise de cette clé USB, puis de son ex-compagne jeudi, suivie de l’interpellation vendredi de la mineure à Montpellier. Elle était régulièrement en lien avec elle depuis ces dernières semaines, comme les enquêteurs ont pu l’établir la Dgsi en analysant les téléphonies et les échanges sur les ordinateurs des deux femmes.

Des informations primordiales livrées en urgence à la Sdat et eau Pnat, alors que se profile le dixième anniversaire des effroyables tueries du 13 novembre 2015, dont celle dans la salle de concert du Bataclan, où un étudiant montpelliérain a été sauvagement piégé et abattu.

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Initialement, l’enquête judiciaire a été ouverte par le parquet national antiterroriste pour un recel illicite d’objet en détention, la clé USB, mais elle s’est étendue de manière spectaculaire vers un projet terroriste. Invitée de RTL, ce lundi 10 novembre 2025, Céline Berthon, directrice générale de la Sécurité intérieure, explique que Salah Abdeslam est « un individu qui demeure radicalisé, convaincu de l’idéologie mortifère qu’il a suivie pendant des années et qui l’a conduit à passer aux actes », mais précise que, « il n’est pas mis en cause dans un projet d’attentat ou autre action violente. Il faut être clair sur ce sujet. Il a été placé en garde à vue alors que des traces de connexion d’une clé USB ont été découvertes sur son ordinateur de cellule. Des textes de propagande ainsi qu’une vidéo du canal « 19HH », du gourou français du jihad Omar Omsen, ont également été retrouvées sur l’appareil ». 

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Sur RTL, Céline Berton insiste que, « nous n’avons pas de raison de penser qu’il soit impliqué sur des réseaux d’une autre nature », ce que confirme Laurent Nunez, le ministre de l’Intérieur invité du Grand Jury RTLPublic Sénat-Le Figaro-M6 : « Il convient de rester prudent quant à l’éventuelle implication du détenu dans un projet d’attentat. Je n’irais pas jusque-là », révélant que « Salah Abdeslam n’est évidemment plus en possession, ni de son ordinateur, ni de cette clé ».

Comment l’ex-concubine du terroriste a rencontré l’adolescente de Montpellier ? Sans doute via des réseaux sociaux spécialisés dans des appels à des actes violents qui sont scrutés scrupuleusement au quotidien par les agents de la Dgsi. On devrait en savoir plus d’ici vendredi sur le profil et le sort ces deux apprenties terroristes.

Ce rebondissement survient après la mise en examen le 10 octobre dernier pour un projet d’attentat terroriste à Paris, de trois femmes de 18, 19 et 21 ans, en détention depuis. Alors que la France va commémorer les dix ans des attentats du 13 novembre, elles sont poursuivies pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes ». Selon l’avocat d’une des mises en examen, le projet d’attentat ciblait un bar ou une salle de concert à Paris, mais sans que ce soit véritablement défini.

En conformité avec les instructions données par le ministre de l’Intérieur au niveau national, le préfet de l’Hérault a demandé aux policiers et aux gendarmes du département de renforcer les surveillances autour d’établissements publics, alors que le dixième anniversaire des tueries du 13 novembre 2015 est célébré dès ce mardi pour rendre hommage aux victimes.

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