Une séquence et une polémique. Dimanche, le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard était l’invité de l’émission « Questions politiques », diffusée en direct sur les antennes de France Inter et franceinfo TV. Un des sujets abordés a été l’élection de Zohran Mamdani à New York, saluée par la gauche et notamment LFI.
« Il est ouvertement pro-palestinien et il a repris en son temps un slogan, le slogan mondialiser l’intifada, en clair faire la guerre aux juifs partout dans le monde. Et quand on lui demande de condamner le 7 octobre et bien souvent il botte en touche et répète que le problème c’est l’occupation d’Israël. Est-ce que ça ça ne vous choque pas ? », demande alors Alix Bouilhaguet à Manuel Bompard.
« Pardon madame de vous le dire, mais je crois que vous êtes ici pour informer les gens et pas les désinformer. Et là en l’occurrence, par votre question, vous les désinformez » rétorque l’élu, dénonçant de « fausses informations » énoncées juste avant par la journaliste.
« La journaliste a tenu des affirmations factuellement fausses »
La séquence, reprise par des internautes sur le réseau social X puis visionnée des millions de fois, a suscité de vives critiques. Plus de 24 heures après cette interview, La France insoumise a décidé de saisir le Syndicat national des journalistes, la Société des journalistes (SDJ) de France Télévisions, la Société des journalistes de France Inter, la médiatrice de Radio France et enfin l’Arcom.
« À plusieurs reprises au cours de cet entretien, la journaliste a tenu des affirmations factuellement fausses, que Manuel Bompard a dû corriger en direct », accuse LFI dans son communiqué. « Ces erreurs répétées ont conduit à diffuser de fausses informations auprès du public, ce qui contrevient gravement aux règles élémentaires de déontologie journalistique qui s’imposent au service public de l’audiovisuel. »
Les liens supposés entre l’UNRWA et le Hamas évoqués en direct
« Sur l’expression globalisation de l’intifada, Madame Bouilhaguet a affirmé que le maire de New York aurait repris cette expression à son compte, alors qu’il a explicitement déclaré ne pas l’utiliser », détaille ensuite le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Elle a ensuite soutenu, à tort, que Zohran Mandani, élu new-yorkais, n’aurait pas condamné les attaques du 7 octobre. »
« Enfin, elle a mis en cause le fait que cet élu lève des fonds pour l’UNRWA, déclarant : Une information exacte, il lève des fonds pour l’UNRWA, c’est une agence onusienne accusée de collusion avec le Hamas, ça c’est pas un problème aussi », poursuit LFI. « Une telle formulation revient à reprendre à son compte une campagne de désinformation menée depuis des mois pour décrédibiliser une agence des Nations Unies. Or, la Cour internationale de justice a récemment confirmé qu’Israël n’avait apporté aucune preuve de ces accusations, et rappelé qu’en tant que puissance occupante, il devait au contraire faciliter la livraison d’aide humanitaire aux Palestiniens. »
Pour l’heure, la SDJ de France Télévisions n’a pas réagi à cette polémique, tout comme Alix Bouilhaguet.