Une journée d’émotion en perspective. Ce mardi après-midi aura lieu à Saint-Omer (Pas-de-Calais) une marche blanche pour Mathis, tué le 1er novembre à Lille (Nord) par un conducteur sous protoxyde d’azote. La semaine dernière, ses parents ont demandé à rencontrer le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, et ont indiqué qu’ils souhaitaient une loi interdisant spécifiquement la conduite sous l’empire de cette substance.

Interrogée, la Sécurité routière souligne les « effets psychoactifs de ce produit incompatibles avec la conduite ». Avant de détailler : « Ce gaz hilarant peut en effet entraîner de l’asphyxie, des pertes de connaissance, des brûlures par le froid, une désorientation, des vertiges et des chutes. » Elle indique aussi que « les troubles cognitifs peuvent persister jusqu’à une heure après usage répété » et qu’il y a un « risque aggravé en cas de co-usage avec alcool et cannabis ». « C’est un anesthésique donc l’accident est quasi assuré », explique aussi Nathalie Mila, experte en toxicologue et membre de la police scientifique dans un podcast de la Sécurité routière.

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Pas classé comme un stupéfiant

Or, la consommation de cette substance est répandue : 10 % des jeunes de moins de 35 ans consomment occasionnellement du protoxyde d’azote lors de soirées et parmi eux, un sur deux en a pris en conduisant, selon une enquête de la Fondation Vinci Autoroutes publiée en octobre. Sur les réseaux sociaux, certains défis incitent même les conducteurs à se filmer au volant sous l’effet du gaz. Mais pour l’heure, « le protoxyde d’azote n’est pas classé comme stupéfiant », rappelle Christophe Ramon, directeur des études à l’association Prévention routière. Et « il n’existe pas de moyen de détection » de ce produit, indique la Sécurité routière. Seuls des indices peuvent laisser penser qu’un conducteur en a consommé.

Une proposition de loi visant à sanctionner l’usage détourné du protoxyde d’azote par une contravention de troisième classe a été votée au Sénat en mars. Elle doit être maintenant examinée par l’Assemblée nationale. Interrogé à ce sujet au Grand jury RTL-Public Sénat  dimanche, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, s’est déclaré « totalement pour » que la consommation de protoxyde d’azote soit considérée comme une circonstance aggravante en cas d’accident de voiture. En attendant, certaines communes, à l’image de Lille, de Barr (Bas-Rhin) ou de Rodez (Aveyron), ont déjà pris les devants en interdisant la consommation de ce gaz sur la voie publique.