C’est une affaire qui montre le sentiment d’impunité des paramilitaires russes au Mali. Un patron de bar libanais à Bamako a été abattu par un mercenaire russe du groupe Africa Corps la semaine dernière.
Le Russe avait passé la nuit du 5 au 6 novembre dans ce bar du quartier de Badalabougou dans la capitale, accompagné d’autres mercenaires russes. Il avait été sommé de quitter les lieux quand il a tiré trois coups de feu à bout touchant sur le gérant.
La justice n’aurait pas encore bougé
« Selon nos informations, la victime aurait simplement demandé aux hommes blancs (les Russes) de quitter les lieux pour qu’il ferme le bar, ce qui n’a pas été du goût de ces derniers », raconte un membre de la protection civile parlant sous anonymat en raison du contexte sécuritaire. « Lorsque nos équipes arrivaient sur place, le blessé avait déjà perdu beaucoup de sang », poursuit cette même source. Il a ensuite été transporté à l’hôpital où il est décédé le 6 novembre. « Il est mort finalement malgré la tentative de lui extraire les balles du crâne », indique une source hospitalière.
A ce jour, aucune poursuite n’a été intentée contre le paramilitaire russe, selon les informations recueillies par l’AFP.
Le Mali en froid avec la France
Après avoir tourné le dos à la France, l’ex-puissance coloniale, les juntes sahéliennes se sont rapprochées de la Russie et sa société de sécurité privée Wagner, remplacée par Africa Corps, qui les aide dans la lutte antijihadiste. L’armée malienne et les mercenaires russes d’Africa Corps sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.
Un responsable de la communauté libanaise au Mali a affirmé lundi que « les autorités maliennes font tout pour étouffer l’affaire ». Selon lui, « il ne se passe pas une semaine sans des exactions des (mercenaires) Russes. Deux jours avant, ils ont fermé un autre bar pour molester toute la clientèle ». « Nous avons une rencontre mardi, si les autorités tentent d’empêcher la plainte, nous allons ameuter toute l’opinion nationale », a-t-il poursuivi.