Par
Rédaction Lyon
Publié le
11 nov. 2025 à 7h34
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon a maintenu en détention l’homme qui avait « arraché l’œil droit » d’un autre qui lui avait volé son téléphone dans le 1er arrondissement. La justice a prolongé sa détention provisoire.
Le 28 avril 2024, un équipage de police avait été envoyé sur la place des Terreaux : un homme y avait le « visage tuméfié » et son « œil droit était sorti de son orbite ». Son œil gauche, lui, était « très abîmé ». Transporté à l’hôpital, il s’était vu prescrire « trente jours » d’interruption totale de travail (ITT). Son compagnon, moins grièvement blessé, avait écopé de « trois jours » d’ITT.
Son œil droit arraché
Selon les témoins, trois personnes s’étaient en fait « jetées » sur les deux hommes et les avaient « roués de coups » avant de partir en courant. Mais l’exploitation des images de vidéosurveillance avait permis d’établir que l’altercation avait débuté quelques minutes plus tôt à quelques mètres de là, devant le restaurant « Chicken House » situé rue Puits Gaillot.
Ali X. avait accusé sa victime de lui avoir « volé son téléphone portable », ce que les caméras avaient ensuite permis de confirmer. Il lui avait d’abord asséné un « coup de couteau dans le dos » avant de le poursuivre sur la place des Terreaux. Le voleur avait alors été « maintenu au sol » par plusieurs individus, tandis qu’Ali X. tentait de lui « arracher les yeux ». Il était d’ailleurs parvenu à lui « arracher l’œil droit », mais avait été stoppé « avant de lui arracher le gauche ».
Il devait être remis en liberté chez sa maîtresse
Les investigations avaient rapidement permis de remonter la trace de ce cuisinier dans une maison de retraite du quartier de la Croix-Rousse.
Il avait été placé en détention dès le 1er mai 2024. Ses deux complices étaient en fait ses frères. Après un an de détention à la prison de Lyon-Corbas, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait décidé de le relâcher « sous contrôle judiciaire » à Bourgoin-Jallieu (Isère)… chez sa maîtresse.
Mais le ministère public avait fait appel de sa décision.
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« C’est un dossier très choquant, aberrant, abominable »
« C’est un dossier très choquant, aberrant, abominable », a confirmé l’avocate générale devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon. « On a du mal à comprendre comment cette altercation somme toute banale peut dégénérer à ce point. »
« La victime refuse pour l’instant de se soumettre à l’expertise médicale, mais est privée de son œil droit, a-t-elle détaillé. « Son œil gauche, lui est très abîmé »
Face à ce « geste qui ne doit pas avoir cours en 2025 », un contrôle judiciaire est « parfaitement inadapté ». Elle a d’ailleurs rappelé qu’Ali X. pourrait « comparaître aux assises si la qualification criminelle était retenue ». Pour l’heure, des « investigations » se poursuivent.
« Je m’excuse, c’est une erreur qui ne se reproduira jamais »
Mais « l’expert a questionné le fait que c’était un acte isolé » car cela ne « reflète pas la personnalité » de cet Algérien aujourd’hui âgé de 34 ans, a rappelé son avocat. Me Tristan Jannot a d’ailleurs estimé qu’il n’y avait pas de risque de « trouble à l’ordre public » ni de « risque de pression » sur la victime, deux critères qui doivent pourtant fonder la justification du placement en détention provisoire.
« Je m’excuse, c’est une erreur qui ne se reproduira jamais », a confirmé l’homme qui aurait pu être « désinhibé par l’alcool » ce soir-là. C’est sa « première fois en prison » alors que sa « vie devrait être dehors, au travail », a-t-il expliqué aux magistrats.
Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon a finalement prolongé sa détention provisoire.
MJ et GF (PressPepper)
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