« Cet accord constitue une menace directe pour notre modèle agricole », alerte Jean-Claude Anglars.
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Lundi 10 novembre, Jean-Claude Anglars, sénateur de l’Aveyron, a interpellé le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères « afin d’obtenir des clarifications sur la position du gouvernement concernant l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur ».
Les agriculteurs français redoutent un afflux massif de produits sud-américains sur le marché européen. L’accord prévoit l’importation de 99.000 tonnes de viande bovine taxées à seulement 7,5 %, et 180.000 tonnes de volaille exonérées de droits de douane. Pour les éleveurs, « cette concurrence est déloyale : les exploitations sud-américaines profitent de normes sanitaires et environnementales bien moins strictes, de surfaces bien plus vastes et de coûts salariaux très inférieurs ».
Le Sénat a déjà exprimé son opposition à cet accord. Jean-Claude Anglars, fermement opposé, « demande des garanties concrètes pour protéger l’agriculture française ». Il avait déjà alerté le gouvernement lors des Questions d’actualité au Sénat le 12 juin dernier, après les appels du président brésilien Lula da Silva à la signature et les propos d’Emmanuel Macron évoquant certains avantages économiques.
Or, en marge d’un sommet précédant la COP30 au Brésil, le président de la République s’est dit « plutôt positif » à l’égard de l’accord, évoquant les clauses de sauvegarde proposées par la Commission européenne. Ce qui ne pouvait que faire réagir Jean-Claude Anglars.
Celui-ci rappelle en effet qu’« on ne peut accepter un accord commercial sans réciprocité des normes. L’asymétrie réglementaire entre l’Europe et l’Amérique du Sud exposerait nos éleveurs à une concurrence faussée, tout en fragilisant les garanties de qualité et de traçabilité pour nos consommateurs. Notre modèle agricole et notre souveraineté alimentaire sont en jeu. La position de la France doit être ferme : pas d’accord sans garanties. »
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