EN IMAGES – À l’occasion de la cérémonie du 10e anniversaire des attentats du 13 Novembre, le chef de l’État et la maire de Paris vont inaugurer un site, au cœur de Paris, imaginé pour rendre hommage aux 130 victimes.

Dix ans après les attentats du 13 Novembre, les Français pourront se recueillir dans un lieu dédié aux victimes qui sont mortes lors de cette nuit sanglante de 2015. Un jardin du «souvenir» va être officiellement inauguré lors de la cérémonie commémorative, ce jeudi 13 novembre 2025 à 18 heures, en présence du président de la République Emmanuel Macron et de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Les Parisiens et les touristes avaient déjà accès au jardin depuis le 20 juin dernier, après neuf mois de travaux.

En revanche, le site est inaccessible depuis plus jours en raison des travaux d’installation de la scène et des gradins pour la cérémonie qui accueillera 1500 spectateurs, principalement des personnalités politiques, rescapés et familles des victimes ainsi que les personnes ayant participé à la construction du jardin.

Le jardin du 13-Novembre se situe au cœur de Paris, aux pieds de l’église Saint-Gervais.
Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris


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Autrefois un parking, ce lieu transformé en site de recueillement se situe en face de l’Hôtel de Ville, au cœur de la capitale, place Saint-Gervais (4e arrondissement). Un emplacement «neutre», loin des six lieux meurtris que les terroristes, dont Salah Abdeslam, ont mitraillé à coups de rafales de Kalachnikov.

Aux pieds de l’église Saint-Gervais construite au XVe siècle, se trouve désormais un parterre de pavés et de végétation surplombé de stèles de granit et entouré d’arbres feuillus. Le moindre détail a été réfléchi pour apporter une touche symbolique, en concertation entre la mairie de Paris, les associations de victimes et l’entreprise qui a mené le projet, Wagon Landscaping.

Le site est inaccessible depuis plus jours en raison des travaux d’installation de la scène et des gradins pour la cérémonie qui accueillera 1500 spectateurs.
Clara Hidalgo / Le Figaro

Les huit lieux des attaques représentés

L’aménagement du jardin a par exemple été imaginé à partir de la géographie des huit lieux des attaques : le Stade de France, Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, Le Casa Nostra, La Belle équipe, Le Comptoir Voltaire et le Bataclan. Chaque pâté de maisons est représenté par de la végétation (des graminées et des vivaces qui fleurissent) et est séparé par des allées pavées.

Le nom des lieux des attaques a été gravé sur les stèles.
Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris

«L’idée maîtresse n’était pas de reproduire une maquette des sites mais d’en réaliser une interprétation. Chaque espèce de plante a minutieusement été choisie pour apporter un paysage fleuri le plus longtemps dans l’année», explique au Figaro Mathieu Gontier, paysagiste, concepteur et maître d’œuvre du projet chez Wagon Landscaping.

Plan du jardin du 13 novembre.
Wagon Landscaping

Des stèles commémoratives

Le choix de la pierre utilisée pour les allées et les stèles n’a pas été fait au hasard. «Ce soir du 13 novembre, c’est aussi le sol de Paris qui avait été attaqué. Alors avec les associations de victimes, nous avons décidé de décliner le pavé parisien (utilisé dans de nombreuses rues de la capitale) et choisi un granit de Bretagne», raconte Mathieu Gontier.


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Des blocs de granit, visibles au premier regard grâce à leur hauteur, ont été disposés aux quatre coins du jardin. Sur les côtés de ces stèles parfaitement taillés et lisses, contrastant avec le dessus au rendu plus brut, ont été gravés les noms des lieux des attaques ainsi que ceux des 130 victimes. Et devant chaque stèle se trouve un banc, permettant aux visiteurs de se recueillir.

Devant chaque stèle se trouve un banc, permettant aux visiteurs de se recueillir.
Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris

Une part belle à la nature

«Les associations voulaient un lieu de mémoire, mais aussi un lieu qui vive. D’où le choix d’un jardin, permettant aux enfants de déambuler entre les végétaux et les blocs de granit», présente le paysagiste. «La vie se manifeste aussi à travers la nature», ajoute-t-il, faisant référence aux deux arbres qui encadrent le jardin. L’orme de la justice, côté est en face de l’entrée de l’église, âgé de 100 ans. Et l’olivier de la paix planté dans un bloc de granit, qui avait été offert par la ville de Paris aux associations de victimes, cinq ans après les attentats.

Le choix des plantes a minutieusement été choisi.
Alban Carriot/Ville de Paris

Mathieu Gontier explique par ailleurs que le projet visait à donner une place aux oiseaux, «un animal qui représente l’âme des personnes disparues». «Pour qu’ils viennent, nous avons installé des arbustes à baies, des nichoirs et créé des bains d’oiseaux, creusés sur le dessus rocheux des stèles», décrit le concepteur du lieu.