Un tribunal de Saint-Pétersbourg a envoyé mardi en prison pour la troisième fois de suite une jeune Russe qui interprétait des chansons pacifistes dans les rues de la ville, une peine prononcée dans un contexte de répression de toute critique envers le conflit en Ukraine.

Les autorités russes ont adopté un arsenal législatif permettant de museler les voix critiquant l’offensive à grande échelle contre l’Ukraine lancée en février 2022, y compris pour de simples déclarations faites en privé ou des messages sur internet.

Diana Loguinova, 18 ans, a adopté Naoko comme nom de scène. Elle avait été interpellée le 15 octobre avec deux membres de son groupe, StopTime, pour avoir chanté lors d’une performance de rue des morceaux de musiciens russes opposés à la politique du Kremlin.

La peine de 13 jours de prison prononcée mardi est la troisième de suite que doit purger la jeune femme.

Elle est prise dans ce que les défenseurs des droits humains surnomment « le carrousel », c’est-à-dire la condamnation à plusieurs courtes peines de prison d’affilée, une pratique destinée à effrayer et décourager les militants.

Diana Loguinova avait été emprisonnée une première fois pour « troubles à l’ordre public », puis renvoyée devant le tribunal immédiatement à sa sortie et de nouveau en prison pour « discrédit » de l’armée russe.

Elle a été condamnée une troisième fois mardi pour avoir organisé un « rassemblement de masse » sans y être autorisée, d’après une correspondante de l’AFP présente à l’audience.

Son fiancé, qui est aussi guitariste du groupe, Alexandre Orlov, a écopé de la même série de condamnations.

Il a écouté sa sentence assis dans le tribunal entre son avocate et un policier au visage masqué.

L’arrestation des membres du groupe a créé une vague de solidarité sur TikTok et chez les musiciens de rue russes, pris eux aussi dans les mailles de la répression.

Lundi, plusieurs médias indépendants ont fait part de la condamnation dans la ville de Perm, à environ 1.500 kilomètres de Saint-Pétersbourg, de Iékatérina Romanova, une chanteuse de vingt ans.

Également connue sous le nom de Iékatérina Ostacheva, la jeune femme a été condamnée à 15 jours de prison après une performance en soutien à Diana Loguinova.

Elle avait déjà été condamnée début novembre à sept jours de prison.

Des milliers de personnes ont été arrêtées dans le cadre de la répression de toute critique envers l’offensive russe en Ukraine, certains écopant de lourdes peines de prison.

publié le 11 novembre à 17h52, AFP

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