Pour la première fois, la grande base navale varoise accueille la toute nouvelle frégate de défense et d’intervention (FDI) de la Marine nationale. Livré le mois dernier et basé à Brest, l’Amiral Ronarc’h a rejoint Toulon le 11 novembre et va rester plusieurs semaines dans le secteur dans le cadre de la poursuite de ses essais.

En provenance de Bretagne, l’Amiral Ronarc’h a pointé pour la première fois son étrave inversée dans la rade de Toulon. Le bâtiment a franchi les passes aller s’amarrer aux appontements Milhaud dans l’après-midi du mardi 11 novembre. Une date très symbolique puisqu’elle coïncidait avec les commémorations du 107ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin à la première guerre mondiale, au cours de laquelle les jeunes fusiliers-marins de Pierre-Alexis Ronarc’h se distingués par leur bravoure et leur sacrifice lors de la bataille de Dixmude, au début du conflit. 

 

L’Amiral Ronarc’h arrivant à Toulon. 

 

Flambante neuve, la tête de série du programme des nouvelles frégates de défense et d’intervention (FDI), réalisées par le chantier Naval Group de Lorient, a été livrée le 17 octobre à la Marine nationale, à Brest, où elle est basée. Le bâtiment poursuit depuis la vérification de ses capacités militaires, avec donc maintenant un passage par la Méditerranée, où l’Amiral Ronarc’h va rester plusieurs semaines. Il devrait notamment, à cette occasion, réaliser son ou ses premiers tirs de missiles au large du centre de la Direction Générale de l’Armement (DGA) implanté sur l’île du Levant, au large de Toulon. 

 

Diaporama

L’Amiral Ronarc’h arrivant à Toulon le 11 novembre.

 

L’Amiral Ronarc’h arrivant à Toulon. 

 

L’Amiral Ronarc’h arrivant à Toulon. 

 

L’Amiral Ronarc’h s’installant à Milhaud 1. 

 

Début 2026, la première FDI attaquera son premier déploiement de longue durée, afin d’éprouver son endurance et ses systèmes en eaux chaudes et en eaux froides.  A l’issue, elle devrait être admise au service actif l’été prochain. 

En cours de construction à Lorient, la deuxième frégate française de ce type, l’Amiral Louzeau, sera mise à l’eau au printemps en vue d’une livraison en 2027. Elle sera comme son aînée basée à Brest. Les trois unités suivantes doivent quant à elles être stationnées à Toulon avec des livraisons programmées à ce stade en 2029 (Amiral Castex), 2031 (Amiral Nomy) et 2032 (Amiral Cabanier). Un calendrier qui peut encore évoluer en fonction des contrats que Naval Group espère emporter à l’export avec sa frégate de nouvelle génération. Trois ont pour mémoire déjà été vendues à la Grèce, qui doit réceptionner dans les semaines qui viennent sa première FDI, le Kimon, les deux autres (Nearchos et Formion) devant suivre en 2026. La commande d’une quatrième frégate pour la marine hellénique est attendue prochainement en vue d’une livraison en 2028. 

Longues de 121.6 mètres pour une largeur de 17.7 mètres et un déplacement de 4460 tonnes à pleine charge, les FDI peuvent atteindre la vitesse de 27 nœuds et franchir 5000 nautiques à 15 nœuds, avec une autonomie de 45 jours. Elles comptent pour le moment 150 couchages mais des modifications sont à l’étude pour pouvoir embarquer plus de personnel. Les principaux capteurs de ces bâtiments sont le radar à quatre panneaux fixes et antenne active Sea Fire, couplé à un IFF BlueGate et à des moyens de guerre électronique numériques. Ces systèmes de nouvelle génération sont développés par Thales, de même que le sonar de coque KingKlip Mk2 et le sonar remorqué Captas-4 Compact. 

L’armement des frégates françaises repose pour l’heure sur quatre rampes quadruples pour 8 missiles antinavires Exocet MM40 Block3C, ainsi que 16 missiles surface-air Aster 15 et Aster 30, fournis par MBDA. S’y ajoutent une tourelle de 76 mm (Leonardo), deux canons téléopérés de 20 mm Narwhal (KNDS) et quatre tubes pour torpilles MU90 (Eurotorp). Ces frégates peuvent également embarquer un hélicoptère Caïman Marine, Panther ou Dauphin et à l’avenir le futur Guépard Marine, ainsi qu’un drone aérien à voilure tournante. 

Un plan d’amélioration de l’autodéfense des FDI françaises est à l’étude avec le doublement du nombre de missiles Aster, l’intégration d’un lanceur modulaire polyvalent (avec missiles Mistral et roquettes à guidage laser notamment), des brouilleurs et des lance-leurres. Il est à ce stade prévu que ces évolutions soient mises en place sur les deux dernières unités de la série au neuvage, puis sur les trois autres à l’occasion d’arrêts techniques. 

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