Ils étaient tous là. Les candidats déclarés. Les pressentis. Leurs gardes rapprochées. À cinq mois de l’échéance municipale, pas question de rater le traditionnel rendez-vous de la cérémonie du 11-Novembre. Alignés face à l’arc de triomphe sous lequel brûle la flamme du souvenir, de gauche à droite, le député (LFI) Sébastien Delogu, le député et coordinateur de LFI Manuel Bompard, le député (PS) Laurent Lhardit, le maire (DVG) Benoît Payan, la présidente du Département et de la Métropole et candidate de la droite et du centre Martine Vassal, le député et candidat du RN Franck Allisio, la sénatrice (PS) Marie-Arlette Carlotti et le conseiller régional (LR) Ludovic Perney affichent des mines graves de circonstance.
Lectures de poèmes, discours de la préfète par intérim Isabelle Épaillard, dépôt de gerbes… La cérémonie, au premier abord, ressemble à toutes les cérémonies du 11-Novembre, « à un petit accroc au protocole près », grincent certains. Alors que Ludovic Perney, qui représente Renaud Muselier, s’approche de l’arc de triomphe pour déposer une gerbe, il est rejoint par trois élus ceints de l’écharpe bicolore jaune et rouge du Conseil régional : David Galtier (LR), Bruno Genzana (DVD) et Isabelle Campagnola-Savon (Horizons). « Pour faire nombre », persiflent certains.
« On va gagner »
Une certitude, si l’heure en ce 11 novembre est au silence et au recueillement, les municipales planent au-dessus de la place Jules-Guesde et, sitôt la cérémonie terminée, elles animent à nouveau les discussions. À droite comme à gauche, ces derniers jours, chacun a lu et relu le dernier sondage Cluster17 pour Politico, qui donne le RN et Benoît Payan à égalité au premier tour, Martine Vassal arrivant 3e, alors que la même semaine le sondage Ifop commandé par les Amis de Martine Vassal la donnait en tête au 1er tour.
En pleine discussion avec Ludovic Perney, Martine Vassal le prend soudain par les épaules et lui affirme, droit dans les yeux, en privé mais suffisamment fort pour être entendue : « On va gagner. » Avant de répondre à La Provence : « Je ne commente pas les sondages. Nous, on travaille. » L’après-midi, elle s’est rendue au cimetière Saint-Pierre où le Département organise, comme chaque année, une cérémonie en hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale, en présence de Laure-Agnès Caradec, présidente de la fédération LR des Bouches-du-Rhône et porte-parole de sa campagne, et de la sénatrice LR Valérie Boyer.
À gauche, on s’éternise aussi place Jules-Guesde, l’équipe Payan et les LFIstes Sébastien Delogu et Manuel Bompard – qui n’ont toujours pas officiellement déclaré lequel serait candidat – se regardent en chiens de faïence, LFI pouvant jouer les trouble-fête au second tour. Boosté par la dynamique nationale RN et un dernier sondage prometteur, Franck Allisio a lui filé dès la fin de la cérémonie pour se rendre à un autre 11-Novembre, à Saint-Barnabé (12e), au cœur de ces arrondissements qu’il entend arracher à la droite.