La démocrate Adelita Grijalva va être investie mercredi au Congrès américain, a annoncé le chef républicain Mike Johnson, qui était accusé par l’opposition d’avoir retardé pendant plus d’un mois et demi cette prestation de serment afin d’éviter un vote sur l’affaire Epstein.
La cérémonie aura lieu à 16h00 (22h00 en France) au Capitole de Washington, a indiqué dans un communiqué mardi Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, soit quelques heures avant un vote attendu pour lever la paralysie budgétaire en cours aux États-Unis. Adelita Grijalva deviendra alors la 214e élue démocrate dans l’hémicycle, contre 219 républicains.
Elle devrait devenir la dernière signature nécessaire d’une pétition qui, en vertu des règles de la Chambre, forcerait un vote sur un texte visant à contraindre l’administration Trump de publier les dossiers en sa possession sur Jeffrey Epstein.
L’affaire Epstein, du nom de ce financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme les États-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires dans ce dossier.
« Un programme de protection des pédophiles »
Adelita Grijalva avait annoncé après son élection à une législative partielle le 23 septembre que sa première décision une fois investie serait de signer cette pétition, soutenue également par quatre élus républicains.
Mike Johnson a expliqué ne pas avoir fait prêter serment à l’élue de l’Arizona plus tôt en raison de la paralysie budgétaire. Celle-ci l’a poussé selon lui à décréter la Chambre en vacances parlementaires tant que le Sénat n’aurait pas débloqué la situation, chose faite depuis lundi.
Il s’oppose en outre à la pétition, disant préférer soutenir les initiatives du gouvernement pour faire la lumière sur l’affaire. Mais avec 218 signatures, il ne pourrait plus s’opposer à la tenue d’un vote. Ce qui explique selon le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, ce retard.
« Les républicains dirigent un programme de protection de pédophiles, ils cachent volontairement les documents sur Jeffrey Epstein », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse mardi. La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan.
Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes, Donald Trump tente aujourd’hui d’éteindre la polémique, qu’il a qualifiée à plusieurs reprises de « canular » monté par l’opposition démocrate.