Par
Adrien Filoche
Publié le
12 nov. 2025 à 6h48
Le flou total. Annoncé pour fin 2022, un grand complexe de loisirs pour adolescents devait voir le jour à Rouen au niveau du quartier Saint-Sever, dans les anciens locaux de France 3 Normandie. Ce projet, colossal, devait accueillir un parc de trampolines, un mur d’escalade mais aussi une aire de jeux pour enfants sur quatre niveaux, s’étalant sur plus de 2 000 m². Problème : en avril 2025, le tribunal de commerce de Rouen a placé la société K2, filiale du groupe Kapital et porteuse du projet, en redressement judiciaire. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Un projet présenté en 2020 au conseil municipal
Aujourd’hui en procédure collective, le groupe Kapital a été repris par le groupe Agon, dont la présidence est assurée par Philippe Vovard. Contacté, le nouveau porteur du projet n’a pour le moment par donné suite à nos sollicitations.
Pour en apprendre davantage sur l’état du chantier, il a fallu se rapprocher de la municipalité et plus précisément de Sileymane Sow, adjoint au maire de Rouen en charge du commerce, de l’économie, et de l’attractivité. Pour rappel, le projet avait été présenté en conseil municipal le jeudi 12 novembre 2020.
L’élu rembobine : « Le point de départ a eu lieu lors de la précédente mandature. Il y a eu une cession de l’emprise de l’ancienne direction régionale France 3 Normandie au groupe Kapital. La filiale du groupe tributaire de ce terrain avait obtenu un permis de construire pour y faire un parc de loisirs ». Mais au fil du temps, le projet a pris du plomb dans l’aile.
Il y a eu des divergences au sein des associés. Il y a aussi eu une situation financière qui a fait que la société s’est retrouvée en difficulté économique.
Sileymane Sow
adjoint au maire en charge du commerce, de l’économie, et de l’attractivité
Le groupe K2, « qui avait plusieurs projets structurants au sein de la Normandie » s’est donc retrouvé dans une situation délicate — avec une procédure de redressement judiciaire en avril 2025 — et ces projets ont été mis en attente, à l’instar du parc de loisirs à Saint-Sever, mais également d’autres du côté de Barentin et de Dieppe.
« Au point mort », mais pas à l’abandon
Aujourd’hui, si le parc de loisirs n’est pas totalement abandonné, « le projet est au point mort », concède Sileymane Sow. Et d’ajouter : « Le nouvel actionnaire a supporté des engagements qu’il n’avait pas initialement souscrits. Nous avons échangé avec lui avant l’été. Il nous est apparu comme quelqu’un de responsable et de nature à respecter les engagements tenus ».
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Lors de cette réunion, l’adjoint au maire de Rouen affirme que le repreneur a confirmé à la municipalité son souhait de mener à terme le chantier. « Il nous a donné une clause de rendez-vous pour décembre », explique l’élu.
Je sais que le repreneur travaille actuellement sur la commercialisation des espaces. Il s’arrêtera en décembre et nous ferons un point ensemble pour savoir si la faisabilité du projet est toujours d’actualité.
Sileymane Sow
adjoint au maire en charge du commerce, de l’économie, et de l’attractivité
À la suite de cette réunion programmée en décembre, et selon la situation qui sera présentée, « il y aura alors un stop ou un go », note Sileymane Sow. Soit la poursuite, soit l’abandon.
Du côté de la municipalité, on souhaite le maintien du projet initial, c’est-à-dire un projet orienté vers les loisirs. L’adjoint au maire conclut : « Un tel projet dans un secteur aussi stratégique, c’est très important. Maintenant, nous laissons travailler le repreneur qui est dans une situation qui n’est pas simple. C’est entre ses mains désormais ».
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