Par
Yoann Vallier
Publié le
12 nov. 2025 à 17h00
C’est un honneur dont le petit village Seine-et-marnais de Nonville (Seine-et-Marne) se serait bien passé : c’est sur le prestigieux parvis de l’hôtel de ville de Paris que le combat contre le projet de nouveaux forages pétroliers à Nonville a été mis en lumière le 1er novembre dernier.
Lees opposants au projet avaient décidé de faire monter la pression avec une manifestation particulièrement marquante, entre pancartes et mises en scène, sous la bannière du collectif Stop Pétrole Île-de-France. La date de ce rassemblement n’avait pas été choisie au hasard, car c’est à partir du 9 novembre que le préfet de Seine-et-Marne doit rendre sa décision sur la » régularisation » du dossier.
Le collectif, qui regroupe plusieurs associations environnementales (Réseau Action Climat, les Amis de la terre, France nature environnement, Action justice climat, Coordination Eau Ile de France, Greenpeace et Environnement Bocage Gâtinais) tenait à rappeler ce qu’elle estime être les « contradictions de l’Etat à l’approche de la COP30 au Brésil et des dix ans de l’Accord de Paris ».
Dans une lettre ouverte adressée à plusieurs ministres, les signataires jugent « aberrant d’autoriser de nouveaux forages alors que les énergies fossiles, moteur du changement climatique, ont fait de 2024 l’année la plus chaude jamais enregistrée ».
La balle dans le camp du préfet
Leur texte évoque aussi les risques pour la biodiversité et pour les nappes phréatiques qui alimentent 180 000 habitants de Paris et du sud de la Seine-et-Marne. Une pétition, adressée au Premier ministre, a dépassé les 40 000 signatures.
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Le site de Nonville, exploité depuis 2009 par la société Bridge Énergies, est situé à cinq kilomètres au sud de la forêt de Fontainebleau. C’est là que l’entreprise souhaite forer deux nouveaux puits, sur la même plateforme, sans élargir son emprise au sol. Le projet, autorisé une première fois à la surprise générale par le préfet début 2024, avait été suspendu par le tribunal administratif de Melun en janvier dernier. Les juges avaient pointé une étude d’impact insuffisante sur la faune et un manque de garanties financières. Dix mois avaient été accordés à Bridge Énergies pour corriger ces points. Ce délai arrive à son terme.
De son côté, Bridge Énergies continue de se défendre, affirmant que ses installations respectent » toutes les normes de protection des aquifères » et qu’aucun incident n’a jamais été signalé sur ses puits. Dans une interview accordée à La Rep l’an dernier, son président Philippe Pont rappelait que » 6 000 puits ont été forés en région parisienne sans aucune pollution ». Il évoquait une activité » encadrée et sécurisée », et invitait les opposants à « laisser travailler » son équipe. Trois emplois directs et vingt-cinq indirects sont en jeu, selon la société.
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Quelle que soit la décision du préfet, Dan Lert, élu écologiste de Paris ayant porté plainte pour Eau de Paris, a promis de porter l’affaire si besoin devant la juridiction européenne.
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