Le docteur Dominique Parain est mort vendredi à 79 ans des suites d’un cancer du pancréas. Le neuropédiatre a été l’un des premiers médecins rouennais à pratiquer des avortements, pour aider les femmes qui voulaient interrompre une grossesse avant l’entrée en vigueur de la loi Veil.
Il a été l’un des premiers médecins à pratiquer des avortements à Rouen, avant la loi Veil. Le Docteur Dominique Parain, neuropédiatre au CHU de Rouen et à la clinique de l’Europe, est mort vendredi dernier à 79 ans des suites d’un cancer du pancréas.
« On savait qu’on prenait des risques […] c’était important qu’on fasse ça »
En 1973, avant l’entrée en vigueur – le 17 janvier 1975 – de la loi Veil qui dépénalisait l’avortement et légalisait l’interruption volontaire de grossesse en France, le docteur Dominique Parain a décidé de se former dans des appartements clandestins à Paris, pour pratiquer des avortements à Rouen. Un cabinet médical clandestin avait été créé dans les locaux de l’association le Planning familial sur l’île Lacroix à Rouen. Dominique Parain nous avait raconté, en janvier dernier, à l’occasion des 50 ans de la loi Veil.
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« J’étais avec un collègue médecin, on a pu avoir de l’argent pour acheter à la fois le matériel de réanimation et le matériel d’aspiration, parce que la méthode d’aspiration, ça a été un progrès très important. On savait qu’on prenait des risques, mais quand je pensais qu’une chose était justifiée, j’avais tendance à le faire, expliquait alors Dominique Parain. Moi, ce qui m’inquiétait beaucoup, c’était qu’il y ait un accident au cours d’un avortement, c’est pour ça que le fait que je sois formé à la réanimation me donnait une sécurité, pour pouvoir intuber et ventiler la patiente, s’il y avait un accident. C’était absolument indispensable qu’on ne laisse pas les femmes se faire des avortements clandestins par des personnes, hors de structure médicale ou médicalisée, sans sécurité. C’était important qu’on fasse ça ».
« C’était un homme, un médecin et un père hors normes », confie sa fille Marie. La cérémonie religieuse sera célébrée vendredi (14 novembre 2025) à 10h45, en l’église de la Sainte-Trinité à Bois-Guillaume, une cérémonie ouverte à tous ceux qui voudront lui rendre un dernier hommage. La famille de Dominique Parain ne souhaite pas de fleurs, mais encourage à faire un don à la Fondation Charles Nicolle, pour la recherche contre le cancer du pancréas.