« Cette deuxième place après neuf journées est la récompense du travail de tout un groupe. » Croisé au cœur de Mayol samedi à l’issue du succès bonifié face à La Rochelle (39-14), le président Bernard Lemaitre était satisfait : « Je suis content, oui. Ç a fait partie des petits moments de bonheur qui viennent compenser tout le reste (sourire). Ne nous mentons pas, ce n’est pas un titre, hein. Nous ne sommes qu’au tiers du championnat. Par contre, c’est la preuve, une nouvelle fois, que l’on progresse pas à pas. Sur ce bloc, les joueurs se sont respectés les uns les autres et ont su être solidaires. C’est important. »
« On est une équipe dure à jouer à domicile »
Tellement qu’à la trêve, le RCT est dauphin du Stade toulousain, à égalité de points (29) avec le champion de France en titre. Sur ces neuf journées, la bande à Mignoni compte six victoires, dont cinq à domicile.
Le bilan ? Quatre bonus offensifs, décrochés contre Pau, le Racing 92, Lyon et La Rochelle. Seul le Castres olympique est reparti de Toulon avec un bonus défensif (16-12). « Je pense qu’on est quand même une équipe dure à jouer à domicile, poursuit Teddy Baubigny, l’un des cadres du vestiaire. Il faut conserver cette faculté à mettre beaucoup de poids chez nous, tout en restant dangereux à l’extérieur. »
Un sentiment appuyé par Pierre Mignoni, son entraîneur : « On sait que les points de bonus sont importants. C’est grâce à ça qu’on est aujourd’hui dans les deux premiers. Ce championnat, il va se gagner à la maison, c’est vrai, mais aussi à l’extérieur. Et il faut bien voyager. »
Si le RCT s’est imposé sur ses dix-huit dernières rencontres de Top 14 (!) à Mayol, côté déplacement, il est revenu vainqueur une seule fois cette saison, en ouverture à Montpellier (27-17), pour deux grosses sorties de route à Clermont (27-10) et à Toulouse (59-24). « Notre club grandit, mais il va falloir le prouver loin de chez nous, maintenant », reprend le président Bernard Lemaitre, encore sur sa faim lorsque son écurie sort de son temple.
Des points, de la dépossession et de l’indiscipline
Cinquièmes du championnat après neuf journées l’an dernier (avec six points de moins), les Toulonnais sont indéniablement en progrès. Une évolution constante, comme depuis l’arrivée de Pierre Mignoni à la tête du club. « Comptablement, c’est l’un des meilleurs débuts de saison. On a encore plein, plein, plein de progrès à faire, ajoute l’homme fort du RCT. Mais il y a aussi des certitudes. Souvenez-vous, on était un peu inquiets sur notre attaque, ou sur notre résistance en défense. Bon, finalement, on est là où on veut être. »
Côté chiffres, Toulon pointe à la troisième place en termes de points marqués (280), juste devant l’UBB (274), mais un cran derrière Toulouse, en tête avec 334 et… Clermont, deuxième (321).
Une statistique qui se répercute sur le nombre d’essais inscrits. Le RCT est quatrième, avec 37 réalisations, quand Toulouse domine encore avec 44 essais, suivi de Clermont (41) et Bordeaux-Bègles (39).
Souvent réduite à une équipe défensive, le RCT est sixième de ce classement, avec 223 points encaissés quand Montpellier, premier, n’en a pris que 191. Sachant que Toulon a sombré avec 59 pions engrangés au Stadium, le bilan est loin d’être mauvais. Si d’un constat visuel, la bande à Mignoni est devenue plus clinique (sans être assez « tueuse », des dires de son coach), elle ne tient « que » 46,8 % (12e sur 14) du temps le ballon, quand Toulouse le garde 58,3 % du temps. Des chiffres confirmés par l’occupation, où Toulon pointe encore à la 12e place, avec 45,3 %, quand La Rochelle, première, est à 58,1 %.
Quasi infranchissable, les coéquipiers de l’impérial David Ribbans sont, en revanche, trop indisciplinés. Les onze cartons jaunes récoltés (seul Perpignan fait pire avec treize) en seulement neuf journées en sont le symbole.
Et pourtant. Fort de son succès initial en Hérault, Toulon a su tenir la balle à domicile pour s’installer à la deuxième place du classement juste avant la trêve.
De bon augure avant de se projeter vers le déplacement au Stade français, où, pour rappel, il reste sur une victoire l’an dernier ? « Mettons d’abord les choses dans l’ordre », répondrait le coach. Alors patience.