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Une projection documentaire très attendue concerne les dérives du pouvoir municipal de Béziers, ce mardi 18 novembre 2025 au cinéma Concorde. Le film de Daniel Kupferstein pointe la gestion autoritaire du maire Robert Ménard. Un débat sensible qui fait sens à Moissac (Tarn-et-Garonne).

« Que ce film passe à Moissac justifie ma présence à sa projection », livre le réalisateur Daniel Kupferstein, actuellement à l’œuvre sur un projet de documentaire sur d’admirables résistants allemands et autrichiens contre l’occupant nazi durant la Seconde Guerre mondiale dans les maquis cévenols.

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Du cinéma, certes, engagé mais qui fait sens pour tous. La projection moissagaise, programmée mardi 18 novembre à 20 h 15, au cinéma Concorde, concerne une de ses réalisations précédentes (2022), qui a défrayé la chronique lors de sa sortie, sur les dérives du pouvoir municipal de la ville de Béziers depuis l’élection à sa tête, en 2014, du sulfureux Robert Ménard.

Ce dernier, au parcours équivoque (il fut l’un des membres fondateurs de Reporters sans frontières, milita à la Ligue communiste révolutionnaire et au Parti socialiste dans sa jeunesse, avant de mettre le cap à l’extrême droite), a conquis la métropole héraultaise avec le soutien affirmé du Front national (devenu depuis Rassemblement national) et de Debout la République.

Autopsie d’une dérive

Le film de Kupferstein tente de percer, à travers l’évolution du journal municipal local, JDB (« Journal du Biterrois »), ce glissement vers une forme d’autosatisfecit teinté de désinformation qui, si elle est l’apanage de bien des équipes municipales, est poussée, à Béziers, à l’extrême (sans jeu de mots), avec une option autoritariste assumée et souvent décomplexée.

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On doit la projection de ce documentaire malicieusement titré « Béziers : l’envers du décor » à Bruno Pravin, un citoyen moissagais à l’écoute du destin de sa ville (1). « J’ai assisté, au mois de février, à la projection du film à Agen. J’ai trouvé que cela ferait sens à Moissac. Il se trouve que ma cousine, élue dans une petite commune gardoise, a pu me mettre en relation avec Daniel Kupferstein », note Bruno Pravin, qui a proposé ensuite au cinéma Concorde, à Moissac, l’organisation de l’événement.

« Béziers », un journal municipal pas comme les autres, faisait l’objet d’un documentaire./Photo Daniel Kupferstein

« Béziers », un journal municipal pas comme les autres, faisait l’objet d’un documentaire./Photo Daniel Kupferstein

Un débat sensible

L’équipe de ce dernier est connue pour son ouverture aux thématiques sociales et sociétales, avec régulièrement des projections, des rencontres et autres débats, en collaboration notamment avec les Assemblées Ciné-toyennes, une association moissagaise qui y programme tous les mois. Elle a donc suivi Bruno pour ce projet, au sujet pourtant sensible dans cette ville aux mains de l’extrême droite. Le cinéma Concorde, royaume du divertissement, se veut également un lieu de culture et d’échanges ouvert, participant à la vie de la cité.

« Intéressé pour venir découvrir la réalité moissagaise »

« Si Moissac n’est pas Béziers, ne serait-ce que par la dimension, on pourra faire un parallèle, voir ce qui diffère et ce qui se ressemble », ajoute Bruno, qui appelle à « un débat respectueux entre Moissagais responsables », conscient du caractère épidermique et sensible d’un tel événement. Pour finir, rendons la parole au réalisateur Daniel Kupferstein qui dénonce avec son film « un véritable danger de dérive autoritaire dès l’échelon municipal » et qui se dit « intéressé pour venir découvrir la réalité moissagaise ».

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Pour assister à la projection (au tarif unique de 5 euros), puis à la discussion-débat en présence du réalisateur, il est recommandé de réserver sur le site Internet du cinéma Concorde (boulevard Pierre-Delbrel).

(1) Bruno Pravin milite également au sein de l’Union citoyenne moissagaise, dont la tête de file n’est autre que Séverine Laurent, candidate déclarée pour les prochaines élections municipales, et opposante affirmée face à l’actuelle municipalité. Il nous assure pourtant que l’organisation de la diffusion du documentaire « n’a rien à voir » avec ses activités militantes.